Les actus Médecine Esthétique 1. (septembre 2023)

Comment supprimer les taches pigmentaires ?

Tout l’enjeu des traitements des taches pigmentaires est de caractériser ces taches et de traiter les lésions clairement identifiées avec les moyens thérapeutiques adéquats, réglés sur les bons paramètres et à la bonne période de l’année ! Il s’agit donc de choisir le bon traitement.

par le Dr Isabelle Baratte, Dermatologue

Les mélasmas ou «masque de grossesse» ne se traitent pas au laser mais avec des topiques (crèmes). La protection solaire rigoureuse figure au premier plan du protocole, les traitements dépigmentants arrivant seulement en seconde position.

Les lentigos ou «fleurs de cimetière» se traitent par l’application d’azote, s’ils sont peu nombreux. Sinon, on fera appel au laser (Q-switched nano ou picosecondes), un traitement plus performant, car mieux adapté en entraînant moins de risques de dépigmentation. La lumière pulsée sera utilisée s’il est nécessaire d’uniformiser la couleur de la peau.

Les traitements par laser laissent des croûtelles pendant quelques jours et doivent être réalisés en automne/hiver car une exposition solaire trop rapide peut provoquer l’apparition de marques pigmentées, surtout sur les peaux mates. Attention : certains de ces lentigos peuvent se révéler être de nature maligne (mélanome de Dubreuilh), ce qui impose une intervention totalement différente. Il convient alors d’effectuer une chirurgie élargie. C’est dire l’importance d’un examen clinique préalable et dermoscopique par un médecin expérimenté, avant d’envisager toute forme traitement.

Conclusion

Une bonne prévention solaire en extérieur, même sans soleil visible devrait être la règle dès le plus jeune âge pour éviter l’apparition précoce des taches pigmentées. Malgré tout, celles-ci sont inéluctables à moyen ou long terme (surtout sur phototype clair) puisqu’elles sont un signe de vieillissement. Heureusement, la dermatologie interventionnelle moderne permet de traiter un grand nombre de ces taches grâce à des lasers très performants.


Comment bien choisir son médecine lasériste ?

Créé par la SFLD (Société Française des Lasers en Dermatologie), le site Internet laser-et-peau.com met à la disposition du grand public toutes les informations inhérentes aux traitements laser.

par le Dr François Will, Dermatologue

Les menus déroulants permettent de parcourir les indications des différents traitements lasers. On y retrouve des fiches d’informations téléchargeables détaillant les recom- mandations, l’aspect pratique des traitements, les effets secondaires potentiels, les contre-indications, les suites, mais aussi les risques, afin d’appréhender les différents traitements de façon éclairée. La partie Blog permet l’accès à différentes thématiques et constitue une mine d’informations sur l’actualité des traitements esthétiques par laser.
On y retrouve aussi un annuaire des membres de la SFLD, des médecins qui se sont engagés à se former et ont adhéré à une charte de pratique éthique. Un précieux outil pour choisir un praticien compétent qui se forme et respecte une charte éthique.

Ainsi, la SFLD est une société savante dont les missions sont de suivre l’évolution des techniques au service des patients, la formation et le partage des connaissances.

LA MISSION ET LES OBJECTIFS DE LA SFLD

• Proposer une formation de qualité à ses membres.
• Encourager la réalisation d’études cliniques de qualité.
• Définir et défendre une éthique médicale.

La mission de la SFLD est de rassembler les dermatologues et les médecins qui pratiquent ou désirent inscrire les actes laser à leur pratique, maîtriser les lumières intenses pulsées, la radiofréquence et toutes les sources lumineuses ou ondes électriques, tant à visée thérapeutique qu’esthétique. L’objectif principal étant de faire progresser les connaissances, de promouvoir les règles de bonne pratique afin d’atteindre l’excellence dans la prise en charge des patients.


Le traitement des rides par laser

Depuis quelques années, différents lasers ont été développés et perfectionnés pour effectuer un relissage de la peau afin de corriger les rides élastosiques. Il s'agit de lasers ablatifs ou non ablatifs.

par Docteur Nathalie Gral, Dermatologue

Deux type de rides

On distingue schématiquement deux types de rides, parfois asso- ciées.
- Les rides dites musculaires ou d’expression comme les rides du front, du lion et de la patte d’oie, ayant pour origine l’action des muscles sur la peau qui avec le temps se mettent en contraction permanente, représentent l’indica- tion idéale de la toxine botulique.
- Les rides dites «élastosiques» dues à l’apparition de fibres d’élas- tine au niveau du derme et qui vont remplacer progressivement les fibres de collagène, sont quant à elles secondaires au vieillissement cutané solaire. On parle alors d’élastose solaire.

Le relissage traditionnel par laser ablatif CO2

C’est le plus ancien, mais il reste la référence car aucune autre technique ne permet d’obtenir les mêmes résultats. Cependant, il nécessite une anesthésie locale (voire générale pour traiter un visage entier) et un temps de cicatrisation de 10 à 15 jours avec des suites souvent impressionnantes.
L’éviction sociale est d’environ deux semaines. C’est également une technique délicate, non dénuée de risques quand elle est effectuée de manière trop appuyée ou mise entre des mains inexpérimentées.
Aujourd’hui, on préfère agir plus superficiellement, quitte à tolérer la persistance de quelques rides qui pourront toujours être traitées ultérieurement avec des injections, plutôt que de vouloir «tout poncer» avec le risque de léser les mélano- cytes, ce qui pourrait entraîner une hypochromie. Malgré tout, le relis- sage par laser CO2 ablatif tradi- tionnel reste indispensable pour les rides très profondes, en particulier autour de la bouche.

Le laser ablatif fractionné

Plus récemment, les progrès tech- nologiques ont permis de mettre au point les lasers dits fractionnés (qui vient de l’anglais «fractional»). Ce qui signifie que l’on traite uniquement des micro-colonnes de peau, entourées de peau non traitée. L’intervention de relissage par laser ablatif CO2 fractionné est donc beaucoup plus légère, plus rapide et moins douloureuse. Seule une anesthésie topique (en crème) est suffisante. Quant au temps de cicatrisation, il est ramené à une semaine, avec des suites beaucoup plus légères.

En revanche, la zone cumulée de tissus traités à chaque séance correspond à seulement 25 % de la surface de la peau. Théoriquement, il faut donc quatre séances pour en traiter la totalité. De fait, les résultats sont moins spectaculaires. Néanmoins, cette technique est tout indiquée pour traiter les rides superficielles, comme le plissé solaire des joues, ou des zones où la peau est plus fine comme au niveau péri-orbitaire.

Le laser fractionné non-ablatif

Quand la peau est plus fine encore ou lorsque les patientes veulent une intervention encore plus légère avec seulement trois jours de suites, on optera pour un laser fractionné non ablatif (LFNA). Avec cette tech- nique, on ne détruit pas les petites colonnes de peau, on se contente de les chauffer afin de stimuler le collagène, et d’obtenir un effet de remodelage sans effet ablatif. Il n’y a donc pas d’étape de cicatrisa- tion de l’épiderme. Le nombre de séances nécessaires pour traiter des ridules est plus important avec un laser fractionné non ablatif qu’avec un laser fractionné ablatif. Les résul- tats sont moindres avec un LFNA mais sont tout de même intéres- sants si la peau est fine et que l’on veut traiter seulement des riduleset pas des rides. On peut même proposer le LFNA sur les zones où la peau est encore plus fine et délicate comme au niveau du cou et du décolleté. Souvent ces lasers sont associés à d’autres techniques de rajeunissement dans le cadre de traitements combinés, avec des injections de toxine botulique et d’acide hyaluronique, des séances de radiofréquence à micro-aiguilles et des peelings.

Conclusion

Pour résumer, on peut affirmer que les lasers ont révolutionné le traitement des rides. Le relissage traditionnel par laser CO2 ultra pulsé reste le gold standard en cas de rides profondes, mais l’intérêt de techniques plus légères comme les lasers fractionnés non ablatifs n’est plus à démontrer. Ils offrent un vrai coup de jeune, surtout en association avec les injections. Le laser fractionné ablatif reste un compromis entre les deux. Il est important que le médecin maîtrise bien toutes ces techniques afin de conseiller objectivement ses patientes en fonction de l’avancement de leur vieillissement cutané, de leurs activités socio-professionnelles et des résultats qu’elles désirent obtenir.