Le syndrome de l'imposteur

Qu'est-ce que le syndrome de l'imposteur ?

Une personne qui a le syndrome de l'imposteur ne va assumer aucun succès qui arrive, elle va vivre en permanence avec cette soi-disant incompé­tence, du coup elle ne se sentira pas à sa place et va se créer des échecs. Elle va avoir tendance à faire beaucoup d'études ou de formations, car elle ne se sentira jamais assez légitime et compétente. 

Qui est touché par le syndrome de l'imposteur ? Ce syndrome va toucher les perfectionnistes, aussi bien les femmes que les hommes. Il est aussi lié à un manque d'estime de soi et à un sentiment d'illégitimité. Ce syndrome ne touche pas seulement les personnes ambitieuses, mais aussi les mamans débordées, les personnes à forte charge mentale, les premiers d'une fratrie... Lors de mes formations, j'ai décou­vert que la plupart des esthéticiennes pouvaient avoir ce syndrome. 

Avez-vous le syndrome de l'imposteur ?

- Vous minimisez vos réussites : «J'ai eu de la chance, c'est normal c'est mon boulot, c'est pas que moi, c'est toute l'équipe... ». Vous travaillez de façon excessive et démesurée. Vous voulez donner plus que ce que vous devriez... (ça peut aller jusqu'au burn out). Par exemple, vous réalisez une prestation plus longue que prévue (1 h20 au lieu d'1h00) pour être sûre que votre cliente soit contente, vu que vous doutez de vos capa­cités. 

- Vous angoissez à l'idée d'être démasquée, de ne pas être compétente, que vous ne soyez pas à votre place.

Si une cliente vous fait une objection sur un achat, un produit, une prestation... vous n'osez pas la contredire, si jamais elle savait mieux que vous...

- Vous vous documentez/vous vous sur-formez pour faire plus que ce que l'on vous demande. Vous refaites une forma­tion, parfois la même mais dans un centre de formation différent.

- Vous évitez les situations où vous devez montrer vos compétences : faire des visios sur vos réseaux, animer un atelier... Encore une fois, vous avez peur d'être démasquée sur votre soit-disant «incompétence».

Si tout cela vous parle, c'est que vous avez le syndrome de l'imposteur. Cette perception de vous n'est pas la réalité, c'est comme si vous mettiez une paire de lunettes avec des foyers non adaptés et qui déforment donc la vraie réalité.

Pourquoi avez-vous le syndrome de l'imposteur ?

Lorsque vous avez peur de prendre la parole, la plupart du temps, ce dont vous avez peur, c'est d'être jugée : être nulle, être critiquée, être humiliée, être rejetée, du regard des autres... Ainsi, toute votre énergie est concentrée sur le fait que vous «devez» tout savoir sur tout, sinon vous serez jugée «incapable... ». 

Le coupable, ce sont les croyances... 

Si vous vous sentez dans l'imposture, c'est à cause de votre discours intérieur. Le discours intérieur, ce sont des pensées que l'on pense comme la vérité ultime. C'est ce qu'on appelle des croyances. Les croyances sont des conclusions que l'on a fait suite à des expériences. Ce sont aussi des phrases que vous avez pu entendre à répétitions dans votre passé, et qui ne vous appartiennent pas. Mais à force de les entendre, vous vous les êtes appropriées. 

Il existe trois sortes de croyances : 

Les croyances neutres 

Ce sont des pensées qui n'ont pas d'impacts dans votre quotidien : «Je pense que les esthéticiennes doivent s'atta­cher les cheveux pour travailler». 

Les croyances ressources 

Ce sont des pensées qui vous poussent vers le haut, et qui sont bénéfiques dans votre quotidien : «Je pense qu'on a le droit de faire des erreurs et d'apprendre tout au long de notre vie». 

Les croyances limitantes 

Ce sont des pensées qui vous freinent et qui vous bloquent dans votre quotidien : «Je pense que les autres esthéticiennes sont plus compétentes que moi». 

Comment surmonter le syndrome de l'imposteur ?

1. Comprenez comment il vous affecte

La première étape est d'en prendre conscience. Notez les pensées qui reviennent et les situations bloquantes. Exemple : «À chaque fois que je réalise un soin visage sur une peau mature, je pense que je n'ai pas les connaissances pour conseiller ma cliente. Du coup, je n'ose pas lui poser de question, ni la conseiller, je réalise juste le soin». 

2. Utilisez la contre-expertise

Est-ce que cette pensée est juste et justifiée ? Pour chaque pensée notée dans la question 1, posez­vous les questions :

«- Est-ce que ma pensée est juste ?

- N'ai-je pas déjà fait des formations spécifiques sur ce sujet ? 

- N'ai-je pas déjà réalisé des soins anti-âge, prodigué des conseils et satisfait mes clientes ? Sinon, que faire pour y remédier ?».

3. Reconnaissez vos réalisations même si elles vous semblent minimes

Félicitez-vous, célébrez vos moindres succès...

Notez toutes vos réussites, vos réalisations dans un cahier et relisez-les régulièrement. Si vous doutez qu'elles vous appartiennent, trouvez les preuves concrètent qu'elles ne viennent pas de vous... enfin essayez ! 

4. Rappelez-vous que tout le monde fait des erreurs

Autorisez-vous à vous tromper : pour chaque expérience, soit on réussit, soit on apprend, mais l'échec n'existe pas, car nous apprenons de nos échecs et c'est cela qui nous fait progresser. 

Maintenant, vous savez ce qu'est ce syndrome de l'imposteur et, s'il vous impacte, sachez qu'on ne s'en libère pas définitivement, mais comme un muscle, on le façonne au quotidien. Et n'hésitez pas à vous faire accompagner par un coach ou un thérapeute pour aller plus loin sur ce travail des croyances limitantes. 

Le syndrome de l'imposteur et la confiance en soi

Personnellement, quand j'ai compris que j'avais ce syndrome de l'imposteur et ces croyances limitantes, j'ai aussi compris que je manquais de confiance en moi. Et la confiance en soi, ça se travaille aussi au quoti­dien par des petites actions qui nous boostent et nous réconfortent en même temps. La confiance en soi, c'est penser que l'on est capable d'agir de manière appro­priée dans les différentes situations de la vie et que si on ne sait pas quelque chose, on peut apprendre. C'est un sentiment d'assu­rance et de sécurité à propos de soi. C'est voir une bonne estime de soi, c'est pouvoir s'exprimer, dire ce qui ne nous convient pas et oser demander de l'aide quand on en ressent le besoin. 

Musclez votre confiance en vous 

La méthode simple que je conseille lors de mes accompagnements pour muscler sa confiance en soi, c'est de penser à une personne qui vous inspire et qui a confiance en elle, et vous dire « Que ferait cette personne dans la même situation que moi ?». 

Exercez-vous à faire des petites choses chaque jour pour renforcer votre confiance en vous. Exemple: osez appeler votre cliente soin visage pour savoir comment est sa peau depuis sa nouvelle routine beauté... Faites une vidéo sur les réseaux pour expliquer les bienfaits d'un produit... 

Ne vous focalisez pas sur le négatif Il arrive aussi que suite à la remarque désa­gréable d'une cliente dans votre journée, vous ressentiez un manque de confiance en vous, un découragement. Si cela vous arrive ou vous est déjà arrivé, concentrez­vous plutôt sur les neuf autres clientes de la journée qui ont été très satisfaites de leur prestation. En général, on ne retient que le négatif alors qu'il y a eu 90 % de positif. Dites-vous aussi que chaque personne a le droit de s'exprimer et de donner son ressenti, mais nous n'avons pas tous les mêmes critères d'attentes et les mêmes besoins. Bien sûr, il est impor­tant de se remettre en question surtout s'il y a plus d'avis négatifs que positifs... 

Soyez bienveillante envers vous-même

Pour vous aider à développer votre confiance en vous, je vous invite à écrire chaque jour en début ou fin de journée, votre gratitude, ce que vous avez apprécié dans la journée. Vous prendrez conscience qu'il y a toujours des choses posi­tives et vous resterez sur une énergie ++.