Le luxe en esthétique : une source d'innovation
Avant toute chose, accordons-nous sur ce qu’est le «luxe». Pour cela, allons simplement voir la définition du dictionnaire : «Mode de vie caractérisé par de grandes dépenses consacrées au superflu».
Présenté de cette façon-là, le charme retombe vite. Intéressons-nous alors plutôt à l’étymologie du mot. Ce mot provient du nom latin «luxuria» qui signifie «faste» ; qui lui-même découlerait du mot «lux» signifiant «lumière, éclat».
Pour résumer, nous pourrions dire que le luxe est un mode de vie où de grandes dépenses, pouvant être déraisonnées, sont consacrées à l’achat de biens fastueux et éclatants.
Le luxe dans les cosmétiques
Les matières premières
Tout d’abord, si vous souhaitez innover dans l’univers des produits cosmétiques, sachez que quatre grandes tendances «luxe» sont observées, vous pourriez vous en inspirer.
Un premier axe de développement est l’emploi de matières premières rappelant l’univers luxueux. Ainsi, vous pourrez déjà trouver sur le marché des crèmes au champagne, au caviar, aux truffes ou encore à la soie.
Parmi tous ces ingrédients, celui qui est le plus décliné reste l’or. Ainsi, de fines particules d’or sont ajoutées à des crèmes, des masques, des sérums, du maquillage…
Certains soins sont même basés sur la pose de véritables feuilles d’or fin sur la peau. Selon certaines études, l’or aurait de réelles vertus cutanées. Par exemple, sous forme de nanoparticules, il permettrait de lutter contre le stress oxydatif.
Ce rôle antiradicalaire freine le vieillissement et renforce le système immunitaire.
La formulation
En matière de formulation, une seconde tendance observée est l’emploi d’ingrédients encore plus rares et/ou onéreux. Nous pouvons citer ici l’utilisation d’extrait de certaines fleurs rares telles que des orchidées (comme l’orchidée dorée) ou certaines roses.
Des pierres précieuses telles que le rubis, les diamants ou encore le saphir (vendues aux alentours des 30 000 € par gramme) sont présentes dans de nombreux soins de la peau et des produits de maquillage.
L’ambre, qui est une matière fossile, est également utilisé dans certains produits cosmétiques.
Des études scientifiques poussées suivies de techniques de production de pointe produisent des principes actifs rares qui eux aussi coûtent très cher.
C’est sur ce concept qu’est basé la ligne de produits «La Mer». Ces produits renferment un actif, nommé Miracle Broth, préparé selon une méthode très secrète à partir d’un mélange d’algues, de magnésium, de potassium, de vitamines et d’huiles végétales.
Il s’agirait d’une bio fermentation de quatre mois réalisée dans des conditions rappelant le mouvement des vagues et la lumière de la lune. Ces conditions très romantiques favoriseraient la création d’une substance aux pouvoirs régénérants puissants et… très coûteuse.
Ainsi, ces produits cosmétiques sont vendus 4 000 € par litre (contre 16 € pour un litre de crème Nivéa).
Le packaging
Mais nous ne sommes pas encore au bout du luxe. Car les produits cosmétiques les plus luxueux ne doivent pas leur prix élevé à leur contenu mais à leur contenant !
Il s’agit là d’un troisième axe d’innovation qui lui est inépuisable, car il n’a pour seule limite que l’imagination des artistes collaborant à leur fabrication. Ces conditionnements sont forcément réalisés avec des matériaux nobles tels que le cristal, l’or, le platine ou des pierres précieuses.
Leurs formes sont très travaillées. Ces véritables oeuvres d’art peuvent être signées par des artistes reconnus. C’est ainsi que le produit cosmétique le plus cher du monde est un mascara vendu… 11 millions d’€ de la marque H. Couture Beauty.
Son étui est réalisé en or 18 carats recouvert de cristaux Swarovski.
Les éditions limitées
Un dernier levier pour faire grimper le prix des produits ou des services est de miser sur les éditions limitées, voire la production à la demande. Ainsi par exemple les parfums «Les Grands Extraits N°5» de la maison Chanel sont exclusivement réalisés sur commande.
Ils deviennent donc de véritables pièces de collectionneur.
Ajouter du luxe au luxe
Nous venons de voir quatre axes d’innovation pour les produits de luxe. Mais, il est tout à fait possible de les coupler entre eux afin d’obtenir des produits ultra luxe.
Par exemple, la marque Azature s’est fait connaître en fabriquant un vernis à ongles contenant pour 267 carats de diamants noirs dans un flacon dont le capuchon est en platine et orné de 60 diamants noirs ; le tout s’est vendu pour 270 000 € !
Le luxe dans le service
En ce qui concerne les soins et les services, les axes forts du luxe sont l’individualisation, la personnalisation et la privatisation et ça, c’est à la portée de tous les instituts.
Votre espace doit être raffiné et vous devez utiliser des produits de qualité.
Des soins personnalisés
Vos soins doivent être avant tout très personnalisés.
Pour cela, le diagnostic réalisé doit être précis ; il pourra être réalisé grâce à des outils perfectionnés tels que les appareils de diagnostic.
La proposition de soins et de produits découlant de ce diagnostic doit être très sélective, et les techniques les plus novatrices seront proposées.
Les soins sont forcément réalisés avec un grand professionnalisme mais également en prenant le temps de bien faire les choses. Ce temps reste compté bien évidemment, mais prévoyez des plages horaires tout de même plus larges que pour des soins classiques.
Les attentions associées aux soins doivent être nombreuses et de qualité :
- Le linge doit être soigné.
- Vous devez porter une tenue professionnelle pour mettre en avant votre expertise et votre professionnalisme.
- La mise à disposition d’une collation est incontournable.
- Vous pouvez, pourquoi pas, vous associer avec d’autres entreprises pour proposer des prestations ultra-complètes (coiffure, soins détentes, coaching sportif…).
- Pour aller plus loin, il faut également penser à tous les services qui peuvent faciliter la vie quotidienne de vos clientes comme avoir des places de parking libres (ou bien un service de voiturier), proposer de réserver un taxi, avoir un réseau Internet public efficace…
Et creusez-vous les méninges, ce sont aussi ces attentions qui peuvent faire la différence et votre renommée.
Les maîtres-mots sont : politesse, sourire, disponibilité et envie de faire plaisir.
À chaque cliente son approche personnelle
Pour une expérience «luxe» optimale, vous devez penser à tout pour rendre ce moment unique et très agréable. Le must est de devancer les attentes de vos clientes.
Pour cela, il faut vous renseigner et bien conserver, dans un fichier, toutes leurs habitudes afin d’être la plus performante possible lors de leur prochain soin.
Vous pourrez y noter : les soins réalisés, la ou les collaboratrices ayant réalisé ces soins, mais également les boissons ou les aliments consommés (des chocolats pour Mme Le Brun, une infusion de fruits rouges pour Mme Schmit…), les prénoms des enfants si la cliente vous en parle, le parfum qu’elle apprécie…
En parallèle, l’équipe doit être ultra-disponible.
Le temps de préparation de ces soins peut être plus long que pour des soins classiques car il faut prendre en compte la spécificité de chaque cliente : se remémorer sa «fiche», préparer sa cabine de manière personnalisée selon ses goûts (bougies, parfums…).
Pour que les marges soient intéressantes, il faut que cette activité «luxe» soit rentable. Pour cela, il vous faudra bien prendre en compte toutes les charges supplémentaires liées à cette activité : investissement pour le matériel, coût de tous les services proposés, heures supplémentaires éventuelles pour le personnel…
Mais ça peut être une équation gagnante.
Conclusion
Vous voyez donc que les possibilités d’innovation en matière de soins esthétiques de luxe sont nombreuses. Pensez à utiliser de nouveaux produits ou matériels, à développer l’offre de services associés, à créer de nouvelles ambiances…
En prenant en compte les produits ou les soins esthétiques, le luxe peut donc être un véritable vecteur d’innovation. Et de plus, pour celles qui s’y lancent, une fois les efforts de création réalisés, les marges de profits peuvent être très confortables.