Cette formation est-elle faite pour vous ?

En esthétique, comme partout ailleurs, l’offre de formation est devenue pléthorique. Un signe évident de vitalité pour ce secteur en recherche permanente de progrès et de nouveautés. Mais également un vrai casse-tête, quand vient l’heure de faire votre choix. Voici les sept questions à vous poser avant de signer.

Avez-vous les bases nécessaires pour suivre cette formation ?

C’est l’une des premières questions que vous avez à résoudre. Avant de vous lancer dans l’apprentissage d’un massage ayurvédique ou encore dans l’élaboration et le conseil de produits de soins personnalisés, il semble évident qu’il faut que vous ayez déjà une pratique du modelage corporel afin de développer votre sensibilité au toucher, et des connaissances sur le plan cosmétologique afin de comprendre la synergie des principes actifs. Contrairement à ce que l’on croit, ces notions ne sont pas toujours enseignées au cours de ces stages généralement courts et très denses. Au final, le risque est que vous passiez à côté de l’essentiel et que vous ne puissiez pas transposer ces nouvelles connaissances dans votre institut.

La bonne attitude est que vous demandiez un programme détaillé et de discuter avec l’équipe formatrice afin d’obtenir des réponses précises sur le déroulé du stage. Cela vous permettra de définir le niveau et de bien déterminer si une formation intermédiaire s’impose ou pas.

Correspond-elle à votre projet professionnel ?

Chacune de vous a en tête son propre plan de carrière et son approche de l’esthétique. D’où cette question centrale : cette formation, en théorie extrêmement intéressante, est-elle cohérente avec les soins que vous souhaitez prodiguer dans votre institut avec l’évolution professionnelle envisagée dans les prochaines années ? Il est évident que la réponse sera très différente selon que vous briguiez un poste dans un spa, que vous souhaitiez créer votre institut ou encore qu’il s’agisse d’ouvrir un nouveau secteur dans un centre existant.

Dans tous les cas, ne cédez jamais à l’air du temps et aux nouveautés dans le vent avant d’avoir analysé le bénéfice que vous pouvez en retirer. L’investissement de temps et d’argent que vous mettez dans une formation doit vous apporter en retour une réelle valorisation professionnelle et ne pas aller à l’encontre de votre philosophie personnelle.

Va-t-elle vous apporter une réelle plus-value ?

En dehors de la satisfaction personnelle d’améliorer vos compétences professionnelles, faire une formation a un autre objectif : améliorer la rentabilité de votre affaire en proposant de nouveaux services à votre clientèle. C’est pourquoi, là encore, il faut évaluer ce que la formation choisie va vous apporter en termes de fréquentation et de chiffre d’affaires. Répond-elle à un besoin exprimé par votre clientèle ou à une tendance qui pourrait attirer de nouvelles clientes ? Existe-t-il dans votre environnement proche des centres concurrents qui possèdent déjà ce savoir-faire ? Et surtout, la nouveauté proposée aura-t-elle un coût susceptible d’attirer assez de clientes et être rentable ?

Par exemple, la perspective de faire une formation en microblading ou en extension de cils peut paraître alléchante pour se démarquer. Mais avant de se lancer, mieux vaut vous demander s’il existe une vraie demande dans votre secteur, quitte à faire une petite étude de marché et une projection financière avec votre comptable afin d’évaluer comment vous allez pouvoir amortir le coût du stage et du matériel nécessaire pour exercer cette activité.

Avez-vous suffisamment de temps à y consacrer ?

Dans le cas d’une formation sur 24 ou 48 heures, la question ne se pose pas, d’autant que ce genre de stage est généralement programmé sur les jours de fermeture des instituts. En revanche, elle est tout à fait d’actualité lorsqu’il s’agit d’une formation plus complexe qui se déroule en sessions de plusieurs jours ou sur plusieurs week-ends dans l’année. C’est le cas notamment pour les formations à des techniques qui comprennent des cours théoriques et pas mal d’heures de pratique comme le maquillage permanent, la sophrologie, la digitopression, ou encore la réflexologie plantaire.

La maîtrise de ces méthodes nécessite non seulement de mobiliser du temps pour les stages mais également du travail personnel entre les sessions. D’où l’importance de bien évaluer le temps et l’énergie que vous pouvez y consacrer en tenant compte de votre rythme professionnel et de votre vie personnelle, sous peine d’abandonner en cours de route et de perdre une partie de votre investissement.

Y a-t-il un bon équilibre théorie/pratique ?

En contact direct avec des clientes, les métiers de l’esthétique sont par essence relationnels et manuels. Une bonne formation doit en tenir compte en proposant un programme qui met le plus souvent possible la stagiaire en situation. C’est tout aussi vrai pour l’enseignement d’un protocole technologique que pour une formation en management ou en technique de ventes, par exemple. Autant dire qu’être une simple observatrice pendant 90 % du temps du stage et de pratiquer pendant les 10 % restants est loin d’être suffisant pour vous sentir parfaitement à l’aise. Pour être sûre de sortir du stage avec les meilleurs outils de réussite, demandez tous les détails du programme et faites-vous préciser dans quelles conditions se dérouleront les «travaux pratiques» afin de bien évaluer les bénéfices que vous pourrez en tirer.

Aboutit-elle à une certification ? 

Chaque formation ne donne pas lieu à une certification. Quand elle a pour but de faire une mise à jour des connaissances esthétiques ou de se familiariser avec les méthodes commerciales d’une entreprise cosmétique, l’attestation de suivi de stage délivré par la marque est amplement suffisante.

En revanche, quand il s’agit de microneedling, de maquillage permanent ou de massage..., en un mot, de spécialités qui exigent des interventions techniques sur la clientèle, la certification doit être un élément essentiel dans le choix de la formation. D’une part, elle engage la responsabilité de l’organisme formateur à fournir le meilleur enseignement possible dans cette discipline. D’autre part, elle donne à la professionnelle une vraie légitimité aux yeux d’une clientèle toujours plus exigeante. Pour que ce soit valable, il faut toutefois vérifier le niveau de cette certification. En règle générale, les formations prises en charge par le CPF (Compte Personnel de Formation) et les écoles inscrites auprès de Fédérations professionnelles et/ou dont la certification est reconnue par l’État, offrent de bonnes garanties de sérieux quant à l’enseignement délivré.

La formation vaut-elle le prix demandé ?

Le prix d’une formation comprend le coût du personnel formateur, salarié ou free-lance, mais aussi tous les frais annexes, location de salles, déplacements, repas, hébergement, etc. Il est donc très variable selon le lieu, la durée, le matériel nécessaire. Pour être fixé sur la qualité du stage proposé, se baser sur le prix ne suffit donc pas. En revanche, vous pouvez en avoir une idée plus précise en regardant le panel des experts intervenants. Sont-ils des professionnels reconnus ? L’entreprise formatrice a-t-elle de l’expérience et une légitimité dans ce domaine de formation ? Par ailleurs, pour faire le meilleur choix, il faut également comparer les services proposés pendant la formation mais également après. Un suivi technique avec un formateur disponible, pour répondre à toutes les questions que vous vous posez quand vous êtes face à votre clientèle, ou une journée supplémentaire prévue à la suite du stage pour faire un retour d’expérience, représentent une vraie valeur ajoutée et justifient pleinement un coût un peu plus élevé.