Des changements pour vos diplômes en esthétique
Le référentiel du CAP
Tout d’abord, le référentiel du CAP Esthétique a été modifié. Pour les élèves préparant l’examen sur deux ans, il est déjà d’actualité. En effet, l’évaluation du CAP en juin 2020 se fera selon ses nouvelles modalités.
La principale modification est l’abandon de l’épreuve écrite de sciences et arts appliqués à la profession (l’épreuve d’arts appliqués devenant une épreuve facultative). Les sciences associées au métier (cosmétologie, technologie, biologie) seront évaluées en même temps que les épreuves pratiques.
Ainsi, il y a deux épreuves pratiques organisées pour l’examen :
- une première concernant les «Techniques esthétiques du visage, des mains et des pieds», comprenant une partie écrite de 45 minutes et une partie pratique de deux heures(avec un soin du visage, un soin des mains ou des pieds et une technique de maquillage manucurie),
- et une autre concernant les «Techniques esthétiques liées aux phanères», comprenant une partie écrite de 30 minutes et une partie pratique de deux heures (avec une épilation des sourcils, des épilations de deux zones du corps et une technique de manucurie).
L’épreuve orale de vente-conseil intitulée «Conduite d’un institut de beauté et de bien-être»est conservée mais légèrement modifiée. Elle se déroule en deux temps.
Tout d’abord, il faut réaliser un sketch de simulation d’une vente (durant 10 minutes avec 5 minutes de préparation), puis présenter un dossier reprenant les activités professionnelles réalisées lors d’un stage (durant 10 minutes suivi d’un échange de 15 minutes).
Dans le domaine général, l’épreuve de langue vivante devient obligatoire (et non plus facultative).
Pour les études, les savoirs sont organisés en trois pôles («Pôle 1 : Techniques esthétiques du visage, des mains et des pieds» ; «Pôle 2 : Techniques esthétiques liées aux phanères» ; «Pôle 3 : Conduite d’un institut de beauté et de bien-être»). Cette modification permet de faire plus de liens entre les différents savoirs, c’est une bonne chose. Ainsi, chaque séquence d’enseignement doit être introduite et basée sur l’exploitation d’une situation professionnelle.
Lors de cette réécriture, des techniques désuètes ont été éliminées. Ainsi, vous pouvez dire adieu au Lucas Championnière. De même, la technique d’épilation à la cire recyclable ou la teinture de cils ou des sourcils ne seront plus vues en pratique.
Pour valider leur examen, les élèves devront avoir réalisé 12 semaines de stage en entreprise. Ce qui reste inchangé, tout comme le nombre d’heures d’enseignement.
Dans le cadre de la réforme du Lycée Pro, les établissements devront être à même de proposer aux élèves, selon leurs besoins, de préparer le CAP en 1, 2 ou 3 ans. Cela permet d’adapter le rythme d’apprentissage à chaque élève mais va compliquer l’organisation des études pour les centres de formation en multipliant les parcours personnalisés.
Le référentiel du bac pro
Le référentiel du Bac Pro Esthétique a également été réformé. Sa première évaluation aura lieu en juin 2020 (les élèves de seconde travaillent donc avec celui-ci depuis la rentrée de septembre 2017). Il est lui aussi organisé en pôles de compétences, au nombre de cinq. Il s’agit de :
- Pôle 1 : Techniques esthétiques visage et corps, Soins de beauté et de bien-être.
- Pôle 2 : Techniques esthétiques liées aux phanères.
- Pôle 3 : Relation avec la clientèle.
- Pôle 4 : Relation avec le personnel.
- Pôle 5 : Gestion technique, administrative et financière.
L’enseignement des différentes matières (technologie, pratique, vente, biologie…) est distillé dans ces pôles. Ce qui revient à faire du lien entre les matières, pour faciliter l’apprentissage par l’analyse de situations professionnelles. Cette pratique doit permettre aux élèves de mieux comprendre l’utilité des connaissances à acquérir.
Plusieurs notions théoriques, en cosmétologie ou en biologie par exemple, ont été supprimées du référentiel pour, il nous semble, se reconcentrer sur les éléments essentiels du métier. La dimension de prévention liée aux dangers des activités professionnelles est plus marquée.
Pour l’obtention de l’examen, deux épreuves de pratique subsistent (une pour les soins esthétiques et une pour le maquillage «visage et ongles»). Elles sont toutefois plus courtes car elles ne comportent plus de partie écrite.
Il y a également toujours une épreuve orale relative à la relation avec la clientèle (soit l’évaluation du pôle 3). Son organisation est inchangée : une présentation orale, de 15 minutes, d’un dossier relatif aux activités commerciales réalisées en stage (dossier qui s’est largement allégé passant d’un maximum de 40 pages à 20 pages) suivi d’un échange de 30 minutes avec le jury.
Les épreuves écrites d’économie-gestion, d’étude de situation professionnelle, d’arts appliqués, de mathématiques, de sciences physiques, de français ou encore d’histoire géographie sont conservées.Toutefois, elles subissent de légères modifications de leur coefficient et/ou de la durée de l’épreuve.
En ce qui concerne les horaires d’enseignement, il n’y a pas de modification. La durée de stage reste également inchangée, 22 semaines réparties sur les trois ans de formation.
De façon générale, l’objectif de ces nouveaux référentiels a été de renforcer les liens entre les différents enseignements afin de donner un maximum de sens à tous les apprentissages. Pour cela, les référentiels ont été rédigés sous forme de pôle de compétences.
Dès la rentrée 2019, il y aura des Bac Pro alternants
La réforme du lycée professionnel
Et pour corser le tout, la réforme du lycée professionnel, apportant son lot de nouveautés, va se superposer à la mise en œuvre de ces nouveaux référentiels. En effet, à la rentrée de septembre 2020, tous les Bac Pro vont être rénovés.
Ainsi, il semblerait que la seconde pro esthétique telle que nous la connaissons actuellement (et telle qu’elle est proposée par le nouveau référentiel du Bac Pro) n’existe plus. Car, l’entrée en lycée professionnel se fera par des familles de métiers (au nombre d’une dizaine). Ainsi, cette classe d’esthétique serait remplacée par une seconde «Métiers de la beauté». Au cours de celle-ci, les élèves découvriraient en cours de pratique autant les techniques de coiffure que d’esthétique. Et ce ne serait qu’à partir de la classe de première que chacun se spécialisera selon ses choix.
Ce système se rapproche de l’organisation des études anglo-saxonnes où l’enseignement précis par métier n’existe pas. Les élèves travaillent souvent dans des «Beauty School» où on leur apporte les connaissances générales pour les métiers de la beauté et ce sont lors de leurs périodes de formation en entreprise qu’ils se spécialisent par exemple. Cette vision permettra sûrement de faciliter les liens entre le monde de l’esthétique et de la coiffure qui sont, disons-le, encore très ténus dans notre société. Cependant, il faudra sûrement un nouveau référentiel pour encadrer cette nouvelle classe de seconde.
Avec cette réforme, la possibilité d’offrir des voies d’apprentissage sera faite aux lycées professionnels (et ne sera plus seulement réservée aux CFA). Par exemple, dès la rentrée 2019, il y aura des élèves de terminales Bac Pro alternants. Dans vos entreprises, il vous sera possible d’accueillir ses apprentis. L’organisation entre les périodes en entreprises et celles en centre de formation est libre.
De plus, dans le cadre de cette réforme, les élève de Bac Pro devront réaliser un «chef d’œuvre». Il s’agit d’une réalisation dont la mise en œuvre sera étalée sur les deux dernières années de lycée. Il pourra s’agir par exemple de la mise au point d’une filière de vente spécifique, du développement d’un soin particulier… Ce projet pourra être créé dans le cadre d’un partenariat avec des entreprises et sera présenté et évalué pour l’obtention du Bac Pro.
Les autres diplômes de la filière esthétique ne semblent pour l’instant pas être touchés par ce vent de réforme. Le BP est inchangé, tout comme le BTS qui, lui, avait été rénové il y a quelques années.