Parcours d'une spécialiste du regard
Après des études de commerce et une licence d’arts appliquées, et quelques années de travail en tant que graphiste, j’ai décidé de me reconvertir dans le métier que j’ai toujours voulu faire : esthéticienne !
Je veux devenir esthéticienne !
Il est parfois difficile de faire entendre à certains de ses proches que l’on a fait plusieurs années d’étude pour au final repasser un CAP et de surcroît dans un secteur où l’on ne fait que vous répéter que le marché de l’emploi est bouché, mais peu importe, ma décision était prise !
J’ai passé mon CAP Esthétique avec le CNED et travaillé la pratique avec des esthéticiennes de la région. Une fois mon diplôme obtenu, j’ai multiplié les formations complémentaires en esthétique et en bien-être car j’avais soif d’apprendre et le contenu du CAP me semblait limité.
J’ai découvert alors un univers riche et vaste où le champ des possibles est immense, j’ai compris que j’allais devoir faire des choix de compétences.
C’est décidé, je m'installe !
La création de ma propre structure a toujours été mon objectif. Au bout de 18 mois, après plusieurs expériences en institut de beauté, je me suis installée à mon compte à Montpellier pour proposer ma propre vision de la beauté : l’épilation au fil à l’oriental et le soin visage bio.
Un emplacement sans aucune visibilité
Avec la Chambre de Métiers de ma région, j’ai suivi une formation sur la création d’entreprise. Mais problème… pour mes formateurs, la condition de réussite numéro un d’un commerce de proximité est l’emplacement et la visibilité. Seulement, un local bien placé est synonyme de loyer onéreux et, à l’époque, je n’avais pas les ressources financières suffisantes.
Ainsi, ma cabine d’esthétique a pris naissance à La Maison du Bien-être, un espace de coworking avec d’autres professionnels (masseurs, aromathérapeutes, hypnothérapeutes ou encore coachs en image), dans une toute petite ruelle en périphérie de Montpellier sans aucune visibilité… Comment me faire connaître ?
Heureusement, cette organisation possède l’avantage de créer beaucoup d’interactions et d’échanges passionnants avec ces «collègues».
Ma carte de soins
J’ai toujours eu une fascination pour le visage. Déjà, à l’époque où je dessinais pendant mes études, les émotions qu’ils transmettent chargées de l’histoire de chacun me troublaient…
J’ai également une passion pour les soins de la peau. Une peau équilibrée qui respire la santé est pour moi la base de la beauté, et une épilation réussie, c’est une peau sublimée. J’avais donc mes deux piliers : l’épilation et les soins de la peau.
Au départ, je n’étais pas sûre de moi, je me lançais tout juste et, dans l’espoir de toucher un maximum de personnes, je proposais un peu de tout en esthétique en essayant de rester au plus près de l’esprit «nature » qui me tenait à coeur. Je travaillais essentiellement avec Clairjoie et De St Hilaire.
Pour ce qui est de mon outil sourcil, une bobine de fil de coton spécial épilation suffisait et, pour l’épilation orientale, j’utilisais la pâte de miel de Charme d’Orient. Mais, très vite, j’ai constaté que ma clientèle venait essentiellement pour mes soins visage et mes épilations «originales», pour mes techniques de prédilection.
L’épilation
Je connaissais l’épilation au fil grâce à mes séjours aux Philippines où vit une partie de ma famille, mais il m’a fallu plusieurs formations et beaucoup de pratique pour développer ma propre approche sur cette technique.
Je connaissais l’épilation orientale grâce à une amie d’enfance d’origine tunisienne. C’est elle qui m’a appris le geste et les astuces de ce rituel. J’étais fière de mettre en lumière des techniques ancestrales, transmises de mère en fille, tout en répondant aux attentes de la clientèle en demande de naturalité et de soin de la peau.
La communication
Je ne savais pas par quoi commencer, tout était à faire, je n’avais aucun fichier clients. Mes prestations étaient de qualité, encore fallait-il que je les fasse connaître…
Les événements
Je suis intervenue sur différentes animations beauté :
- en paillote sur le bord de mer. Le principe est d’avoir un mini beauty bar au moment de l’happy hour avec plusieurs intervenants en esthétique, massage et coiffure,
- ou lors des journées bien-être en événementiel.
Le point fort de ce genre d’interventions, c’est le réseau professionnel qui se crée avec les autres exposants présents. C’est aussi l’occasion de rencontrer un public ouvert et curieux pour tester des soins.
Le partenariat Groupon
J’ai fait un partenariat avec Groupon mais la rentabilité était inexistante et la clientèle peu fidélisable car elle cherchait avant tout les rabais…
Les flyers, print, digital
J’ai déposé des flyers dans des boîtes aux lettres, j’ai animé mes réseaux sociaux, j’ai fait de la pub via Google, je suis apparue dans des magazines de la région…
Il n’y avait pas de solutions miracle pour un succès immédiat, chaque action amenait quelques clientes que je fidélisais au fur et à mesure et qui enrichissaient lentement mais sûrement mon fichier clientes, cependant les résultats n’étaient pas encore suffisants…
La bonne idée !
Puis, au début du printemps de ma première année d’installation, j’ai travaillé jour et nuit sur mon site Internet et son référencement. C’était le dernier levier à activer, le plus important mais le plus difficile. Il est certain qu’aujourd’hui je passerais par une agence pour gérer cette partie et gagner en efficacité.
À l’époque, j’ai fait comme j’ai pu, je l’ai joué stratégique en n’utilisant que des mots-clés liés à mes trois piliers : la beauté des sourcils, l’épilation au caramel et le massage facial, j’ignorais volontairement toute une partie de l’esthétique traditionnelle dans ma communication.
Et c’est là que tout a vraiment commencé, les demandes de rendez-vous se sont multipliées, le bouche-à- oreille s’est mis en place, sans oublier les avis positifs sur Google.
Je n’arrivais plus à gérer à la fois les prestations en cabine et les appels téléphoniques. Alors, j’ai mis en place une prise de rendez-vous par Internet avec Befull, ce qui m’a apporté un grand confort de travail.
L’évolution
La machine était lancée. Quelques mois plus tard, j’ai pu déménager mon activité dans un vrai local commercial de 55 m² avec deux cabines spacieuses et un espace d’accueil-vente à Montpellier. Je n’avais toujours pas de vitrine mais les clientes me trouvaient grâce à mon référencement et au bouche-à-oreille. Je suis restée cinq ans dans cet espace.
Le secret de ma réussite
La fidélisation par la différenciation
La spécificité de mes techniques d’épilation bien maîtrisées et mon approche 100 % nature du soin visage ont fidélisé automatiquement mes clientes. Je n’utilise que des produits bio et de l’aroma. L’épilation au fil permet une incroyable précision du dessin du sourcil et une netteté qui enlève jusqu’au moindre petit poil indésirable. Le résultat offert à la cliente est tel qu’elle revient !
L’épilation orientale peu répandue me permet d’apporter une plus-value à ma carte épilation et me différencier. Cette technique est 100 % naturelle, se rince à l’eau, a zéro déchet, est respectueuse de la peau, sans chaleur, avec une texture souple et elle possède un parfum de caramel irrésistible pour les clientes.
Le savoir être
Il faut être à l’écoute, sans juger mais toujours avec de bons conseils, être capable de répondre à toutes les problématiques beauté. Je pense que le conseil professionnel est gage de notre sérieux et de notre crédibilité en tant que professionnel de l’esthétique et du bien-être.
Je lis énormément la presse du métier, je me rends au Congrès International Esthétique & Spa et je me forme, car il y a toujours à apprendre et j’aime prodiguer le meilleur conseil qui soit.
La formation
Forte de mon expérience réussie au sein de mon Institut Laurae et des avis enjoués de ma clientèle, j’ai eu envie de proposer mes compétences en beauté du sourcil et de faire des formations.
Depuis quatre ans, j’interviens dans différents centres de formations dont celui des Nouvelles Esthétiques. J’alterne entre mon institut et la formation. J’adore partager mon expertise et rencontrer des professionnelles passionnées qui viennent se perfectionner. C’est intéressant d’observer les réalisations et l’évolution de chacune au cours de ces journées de formation.
Mon institut aujourd'hui
Depuis cet été 2021, j’ai déménagé mon Institut Laurae dans un nouveau lieu qui me permet cette fois d’être bien placée avec une jolie vitrine et qui me permet de proposer une partie boutique bien-être.
La partie boutique
J’aime conseiller mes clientes et la vente se fait toute seule grâce aux conseils sincères et éclairés, prodigués en cabine. En plus des produits de mes marques partenaires, je propose de l’aromathérapie avec une large gamme d’huiles végétales, des hydrolats et des savons bio, cela contribue à développer l’espace et des clientes viennent uniquement chez moi pour acheter des produits bio et du conseil.
La grande nouveauté côté boutique est de proposer à la vente ma propre marque de thé bio et d’infusion au nom de mon institut, afin d’avoir une offre bien-être complète. Les clientes sont ravies de découvrir de nouvelles saveurs à chaque visite et de pouvoir s’en procurer pour la maison.
La partie cabine
Pour le moment, j’ai fait le choix de travailler seule car mes clientes sont très attachées à ma manière de travailler sur les prestations qui ont fait la réputation de mon institut : la beauté des sourcils, le soin du visage et la correction de la pilosité. Grâce à cette offre courte mais spécialisée, mon image d’experte sur ces prestations est renforcée et mon service auprès de la clientèle est de meilleure qualité.
L’organisation est simplifiée, mes coûts optimisés et cela m’offre un gain de temps considérable.
La technologie
La dépilation par lumière pulsée de Corpoderm a également trouvé sa place à la carte pour la partie cabine. C’est aujourd’hui un incontournable. Il y a une demande croissante de la part de la clientèle et la rentabilité pour l’institut est très intéressante..
La cosméceutique
J’ai également intégré une marque de soins cosméceutiques à mon univers bio : Ericson Laboratoire, pour répondre à des attentes spécifiques que je ne pouvais satisfaire uniquement avec les gammes bio.
À mes débuts, j’étais fermée à l’idée d’utiliser des soins qui ne soient pas 100 % naturels, mais j’ai pris conscience que tradition et technologie vont de pair. Chaque appareil esthétique, chaque marque cosmétique a son point fort, c’est à nous, professionnelles averties, de savoir les choisir et les combiner pour optimiser nos protocoles selon les besoins de chaque cliente.
Mon quotidien
Aujourd’hui, je suis pleinement satisfaite, je peux vivre confortablement de ma passion… Quand je repense à me débuts, ce n’était pas gagné… Ce fut beaucoup de stress et de sacrifices au départ, mais, aujourd’hui, je peux assurer sereinement la sécurité financière de ma famille.
Mon objectif est de bien développer les animations dans mon institut, d’autant plus que les soins autour de la beauté des sourcils sont faciles à mettre en place, c’est tendance, les résultats sont visibles immédiatement, et ces prestations sont assez rapides à réaliser.