Parcours d'esthéticienne : Anne-Sophie Lesoin, le succès de l'esthétique à domicile.

Petite, j’ai toujours accompagné ma mère chez le coiffeur et l’esthéticienne, j’aimais les odeurs, l’ambiance… Finalement, j’ai choisi de devenir esthéticienne. Après mon Bac, j’ai passé mon CAP Esthétique et CPVE au SIADEP à Lens.

Premier travail, grosse déception... 

Je n’avais qu’une envie, travailler ! Les cours se sont terminés en juin. Début juillet, je commençais à travailler. J’ai débuté ma carrière en tant qu’esthéticienne et conseillère de vente dans une parfumerie indépendante et, finalement, j’y suis restée quinze ans… Ces quinze années furent très dures…

Quinze années difficiles

Dans cette parfumerie, je n’avais pas de considération de la patronne, il y avait de temps en temps des employées, mais la majeure partie du temps, je travaillais seule dans cet espace de 100 m², c’était très difficile. Ma patronne exigeait que je fasse des ventes mais j’étais toute seule ! Je devais être en cabine tout en gérant le téléphone, les personnes qui entraient dans la parfumerie…

Mes soins cabine étaient constamment interrompus, c’était dur pour moi et pour la cliente désagréable mais, malgré tout, j’aimais vraiment mon métier et mes clientes. C’est, petit à petit, lors de formations, en échangeant avec d’autres esthéticiennes que je me suis rendu compte que je ne pouvais pas continuer à ne pas être payée en temps et en heure, à n’avoir jamais aucune considération… Lorsque je suis tombée enceinte, je suis partie. Quelques mois plus tard, la parfumerie a été mise en liquidation judiciaire.

La vente

Quand j’ai débuté en parfumerie à 19 ans, je travaillais dans la ville la plus pauvre de France : Denain. Vendre une crème à 250 euros dans la ville la plus pauvre de France, c’était compliqué mais j’y suis arrivée au bout de quelques années, grâce à une formation vente avec Virginie Vioron où j’avais eu un déclic, je ne vendais plus, je conseillais et, ça, ça change tout !

Je me lance à domicile et à mon domicile !

J’avais deux enfants, en redevenant employée, je redoutais de retomber sur le même style de patronne. Il y avait une pièce de libre dans la maison, j’avais bien été capable de gérer une grande parfumerie toute seule, une seule pièce, j’allais bien y arriver ! Je me suis donc installée en micro entreprise. En juin 2018, «Anesofy Beauté» était née, avec comme concept de proposer des soins de qualité avec uniquement des produits bio et français avec Phyt’s et Zao.

Je proposais des prestations d’ongles, des soins du visage, des épilations, en particulier l’épilation au fil, du rehaussement de cils chez moi et aussi en me déplaçant chez les clientes. Pour proposer une carte de qualité, je ne proposais que des soins visage adaptés à chaque cliente car elles sont toutes uniques. Pour le corps, je n’avais qu’un massage décliné en plusieurs temps (30 min, 1h, 1h30).

Le lancement d‘Anesofy Beauté 

Pour lancer mon entreprise, j’ai utilisé énormément Facebook, c’est ma vitrine car je n’en avais pas ! Ce sont les ongles que je mettais en avant et qui faisaient venir les clientes. Après, c’est le bouche-à-oreille qui a très bien fonctionné. Certaines clientes m’ont amené jusqu’à sept copines ! Elles venaient au début pour les ongles et, petit à petit, j’ai essayé de les orienter vers les soins visage, vers des prestations à plus forte rentabilité. Parfois, il m’arrive de regretter de ne pas m’être installée seule plus tôt mais je n’étais pas bien entourée, je n’avais pas les moyens et pas l’envie.

Aujourd’hui, cette entreprise, c’est mon troisième bébé, je la vis 24h/24, je mange esthétique, je dors esthétique, c’est dur de s’en détacher. À mon lancement, je travaillais du lundi au samedi de 8h00 à 20h00. Désormais, je peux me permettre de réduire mes horaires du lundi au vendredi de 8h à 18h. Après quatre mois d’activité, j’ai pu commencer à me verser un salaire. Mon planning était plein, je travaillais bien, j’aimais ce que je faisais. Mon objectif d’alors était de trouver le moyen de mieux rentabiliser mon temps, moins travailler mais gagner plus ! Mais, pour autant, je n’éprouvais pas du tout le besoin de m’agrandir, je ne me voyais pas gérer et travailler avec quelqu’un.

Faire venir les clientes chez moi !

Par rapport à mes débuts, ma situation a évolué, je vais désormais très peu chez les clientes car c’était vraiment compliqué de tout déplacer juste pour des prestations d’ongles, les clientes étaient, en plus, très exigeantes. Maintenant, je me déplace uniquement chez des clientes handicapées, âgées, et j’essaye de faire venir toutes les autres en mettant en avant qu’ici, il n’y a pas d’enfant, l’espace est cocooning, il y a de la musique. La cliente s’évade le temps de sa prestation.

L’avenir

Mon avenir se trace positivement malgré la crise, j’ai agrandi mon espace chez moi, il fait maintenant 40 m² au lieu de 20. Je reçois toujours mes clientes une par une. Je me spécialise encore plus dans le soin visage parce que j’aime les soins visage depuis toujours et que la mode aujourd’hui, c’est de s’hyper-spécialiser. En plus de l’«Hydraface», je vais investir dans un appareil de lumière pulsée pour de la photoréjuvénation.

Ma communication

Grâce aux réseaux sociaux, ma clientèle reste fidèle et adore les vidéos et lives que je mets en ligne. Pendant le confinement, j’ai pris l’habitude de publier régulièrement et j’ai conservé cette habitude. Ainsi, je publie tous les jours des photos. Franchement, ce n’est pas grand-chose : une photo avec un petit texte, et voilà ! Et toutes les semaines, je mets en ligne une vidéo. Les clientes apprécient et m’en parlent, même si elles n’ont pas mis de «J’aime», elles me disent : «J’ai vu votre vidéo sur ce produit, vous pouvez m’en parler…» ça facilite beaucoup la vente.

L’Académie Esthéticienne Performante

C’est sur Facebook que j’ai découvert Aurore Vantal et Nelly Colomera, elles faisaient une conférence gratuite sur «Comment bien travailler à Noël» et j’ai suivi leurs conseils… Par exemple, j’ai concentré ma communication sur Facebook du premier au quinze décembre, en proposant quelque chose de différent tous les jours avec des photos et de belles phrases d’accroche pour donner envie. Et ça a très bien fonctionné, parce qu’il y a des défis et on se prend au jeu ! C’était les débuts de la formation à l’Académie, j’allais faire partie de la première promotion. J’ai bien réfléchi… si ça ne fonctionnait pas, je perdais de l’argent mais si ça fonctionnait ça ne serait que du bonus !

Il fallait compter un investissement de 1000 à 2000 euros pour un accompagnement de plus de six mois. Je me suis lancée ! L’accompagnement a finalement duré plus car nous avions un groupe privé sur Facebook d’une cinquantaine d’esthéticiennes où nous échangions des conseils, c’était comme une deuxième famille !

Et maintenant, depuis presque trois ans, nous nous donnons toujours des astuces et des conseils qui sont très enrichissants.

C’est grâce à l’Académie que maintenant ma communication est plus structurée. Et c’est toujours grâce aux cours de l’Académie que j’ai mis au point ma base line : «La qualité pour votre beauté».

Avant et après l’Académie

Avant de suivre la formation à l’Académie, en termes de gestion, je ne m’organisais pas vraiment. Aujourd’hui, en début et milieu d’année, je pense à toutes les promotions de l’année : comment les diffuser sur Internet ? En cabine ? Comment en parler aux clientes ? Cela aide beaucoup à vendre, cela, je ne le faisais pas forcément avant. Le plan marketing était donné par les marques mais je ne le suivais jamais car ça ne me plaisait pas forcément mais je n’aurais pas pensé à organiser moi-même mon business. Le fait de développer mes propres promotions me libère une partie du cerveau. Ce n’est pas compliqué, ça me prend une après-midi. Bien entendu, les choses peuvent évoluer en fonction des marques, de mes envies, du temps ou des événements, mais il y a déjà une grosse partie du travail qui est faite.

Le secret de la rentabilité

Mon objectif était de rentabiliser mes prestations. L’Académie Esthéticienne Performante m’a beaucoup aidée en m’apprenant à communiquer différemment. Avant : je ne mettais que des photos de stylisme ongulaire, forcément j’étais surtout connue pour ça. Aujourd’hui, quand une cliente vient chez moi, je lui présente ma cabine, mes prestations, mon univers, mes marques partenaires et j’insiste sur le fait que je ne fais pas que des ongles pour lui donner envie d’autre chose. Maintenant, les clientes prennent facilement rendez-vous pour d’autres prestations, suite à mes publications et même quand il ne s’agit pas de promotions !

Mes conseils

Aimez votre métier, si vous ne le faites pas avec amour c’est que vous n’êtes pas faite pour l’esthétique ! Ne vendez pas vos prestations au rabais ! Offrez des prestations de qualité, prenez votre temps, offrez du temps à vos clientes : c’est ce qu’elles attendent et qu’elles aiment !