Comment gérer vos émotions ? (1)

Conférence présentée par Sywia de Bona, Formatrice, Coach Certifiée, Fondatrice d'Astuces Beauté, Centre de Bien-Être Holistique, lors du 51ème Congrès International Esthétique & Spa (Paris, mai 2022). 

Les schémas de pensée

Nous avons de nombreux de schémas de pensées, des peurs qui surviennent et des émotions. Tout ceci est naturel. Lorsque nous ne sommes pas conscients et que l’on ne les connaît pas, nous ne pouvons pas les changer.

Moi, sur la scène du Congrès...

Suite à un désistement, j’ai appris que je devais donner cette conférence cinq jours avant le jour J ! Au départ, j’étais tout excitée, toute contente d’avoir un nouveau défi à relever. Et puis, quelques instants après, j’ai eu peur. Peur de ne pas être capable, peur de perdre mes moyens, peur de ne pas être à la hauteur, peur d’être jugée. Après est venu le syndrome de l’imposteur : je me suis dit que je n’étais pas capable car je n’avais jamais présenté de conférence devant un public. Ce schéma de pensées est tout à fait naturel. C’est notre cerveau reptilien qui a le rôle de nous défendre et qui nous met en garde contre le danger, peu importe que ce danger soit réel ou imagé. Bien que je connaisse ce schéma de pensées, je l’ai quand même subi…

Le syndrome de l’imposteur

C’est le sentiment de ne pas être à la hauteur, de ne pas mériter sa place, de ne pas être capable, que c’est un coup de chance si on en est arrivé là, on manque de confiance, etc. J’ai vécu ces ressentis lorsque l’on m’a contactée pour cette conférence. Je me suis demandé : «Pourquoi moi ? Il y a plein de conférenciers !». Alors, il faut se remettre en question. Regardez tous les points qui ont fait votre réussite. Notez également tout ce que vous avez réussi dans votre vie, puis revenez à votre point de départ. Faites-le petit à petit car parfois voir trop loin peut effrayer.

Les autres

Qui dit nouveau projet, dit émotions désagréables (peur, stress, incertitudes, regrets), schémas de pensées (et si…, je devrais…, il faut…), et dialogues internes (comparaison aux autres).

L’ouverture de mon institut

J’ai ouvert mon institut en 2012 et quand j’ai commencé à penser à ce projet, mon entourage ne cessait de me questionner : «Mais toi tu veux t’installer ! Tu viens d’avoir deux enfants, ton dernier a un an ! Veux-tu vraiment t’installer dans cette ville-là ? Penses-tu que tu auras des clientes ? Es-tu sûre que cela va fonctionner ? Tu veux déjà avoir quatre cabines alors que tu es toute seule…». Toutes ces personnes voulaient m’aider. Tout le monde a toujours de bons conseils. Mais finalement, toutes ces personnes m’ont transmis leurs peurs qui n’étaient pas les miennes. Elles voyaient juste mes idées, mais ignoraient ce que j’avais fait avant, mon expérience, mon expertise. Elles me jugeaient par rapport à leurs peurs à elles.

La formation en développement personnel

Ensuite, quand j’ai ouvert mon institut, j’ai eu envie de me former en développement personnel. Et là, c’était pareil. On me disait : «Mais c’est un autre métier ! Tu veux changer de métier ? Tu ne vas pas fermer ton institut ?». J’ai décidé d’inclure le développement personnel dans mon institut. Et là, je me rappelle que mes proches me disaient : «Mais ton truc là, ça fonctionne ?». Encore une fois, les autres m’ont jugée.

La prise de parole en public et la vente

Si vous vous souvenez d’avoir parlé en public à l’école devant vos camarades de classe et que cela vous a stressée, vous allez craindre de parler en public. Il en est de même pour la vente. Je me souviens de la vente à l’école. Lorsqu’il s’agissait de parler de vente, j’avais une boule au ventre. Aujourd’hui, je ne parle plus de vente, j’ai redéfini ce terme par l’accompagnement, le conseil, l’adaptation, le parcours client, le résultat.

Le fonctionnement du cerveau

Un événement survient, réel ou inconscient, ensuite les émotions vont arriver, ce qui va entraîner une pensée, puis une action, un comportement. Par rapport à cela, nous sommes tous différents. Tout dépend de nos expériences, de ce que l’on a déjà vécu dans notre vie. La première réaction que l’on va avoir se fait grâce à notre cerveau reptilien. C’est notre cerveau le plus archaïque, la partie qui s’est développée la première. C’est en premier lieu le danger. Ensuite, le cerveau limbique va agir à son tour. On va alors se demander s’il y a réellement un danger ou si nous avons déjà vécu une situation de ce type. Enfin, c’est le néocortex qui va agir sur la réflexion.

Les émotions

Lorsque l’on vient au monde, nous sommes dotés des six émotions : la joie, la tristesse, la peur, la colère, la surprise et le dégoût. Les enfants réagissent de façon très spontanée face à leurs émotions et pourtant, dans notre éducation, on nous apprend à ne pas écouter nos émotions. Enfants, quand nous sommes joyeux, on nous dit : «Bon… Calme-toi, arrête d’en faire trop». Quand nous sommes triste, on nous dit : «Ce n’est rien, arrête de pleurer». Il en est de même pour toutes les autres émotions. On ne nous apprend pas à nous écouter, mais plutôt à nier nos émotions. De ce fait, lorsque l’on est adulte et que ces émotions arrivent, on ne sait pas comment réagir. Pourtant, les émotions sont notre boussole et cela nous aide à faire des choix et à comprendre ce qui ne va pas. Cela nous aide également à répondre à des besoins.

Comprendre le message

Par exemple, lorsque l’on a peur, nous ressentons des choses dans notre corps et nous avons besoin d’être rassurées, nous avons besoin de nous sentir en sécurité. Les émotions sont là pour nous apporter un message. Lorsque l’on craint quelque chose, il s’agit d’une peur d’anticipation.

Apprivoiser ses émotions

L’idée est d’identifier l’émotion lorsqu’elle arrive, il faut se questionner sur ce que l’on ressent : de la colère, de la tristesse, de la peur ? Y a-t-il un réel danger ? Ensuite, il faut accepter l’émotion et lui faire une place. Par exemple, lorsque l’on est triste, il faut accepter de pleurer. Parfois, on ne veut pas pleurer afin de ne pas se sentir faible. Mais le fait de pleurer permet de libérer les hormones du stress contenues dans les larmes. On ne peut pas libérer ces hormones autrement. Souvent après avoir pleuré, on a une sensation de soulagement. On se sent mieux après. Il faut extérioriser vos émotions mais peut-être n’avons-nous pas eu l’habitude, alors l’écriture peut être une bonne idée. Cela va permettre de faire comprendre à votre corps que vous avez accepté l’émotion et que vous avez compris le message envoyé. Au début de la conférence, je vous ai dit que j’avais le trac. Le fait de vous l’avoir dit m’a permis de me sentir mieux. Toutes les émotions sont normales.

Émotions vs sentiments

Il ne faut pas confondre les émotions avec les sentiments. Les émotions peuvent être mimées. Au contraire, nous ne pouvons pas mimer les sentiments. Les sentiments sont des émotions que l’on n’a pas exprimées. On peut ainsi avoir une émotion de peur, ce qui va déclencher un sentiment d’insécurité. Si ce n’est pas réglé par un travail en profondeur, cela peut durer. Ceci va provoquer du doute, de la honte ou encore de l’angoisse.


Le stress

Le stress est un sentiment. Les facteurs de stress sont les événements. Cela peut être un événement nouveau comme une préparation de mariage ou une création d’entreprise. Il existe également différents niveaux de stress. Nous ne sommes pas tous égaux face au stress. Par exemple, un adolescent ou un jeune qui doit déménager va avoir un niveau de stress différent qu’une maman avec des enfants. Le jeune va être content, dans l’excitation, contrairement à la maman qui va être un peu stressée. Ensuite, vient la réaction face au stress et les conséquences de celui-ci sur nos actions.

La courbe du stress

Le stress intervient en différentes étapes. En premier lieu, vous allez avoir un petit coup de stress qui va vous aider à vous préparer à un événement, cela est donc plutôt bénéfique. Si vous n’aviez pas d’émotion, vous iriez à votre rendez-vous sans préparation et cela pourrait ne pas bien se dérouler. En revanche, si votre stress est subi, vous entrez dans une phase d’épuisement qui mène au burn-out.

Le cortisol

Le stress amène du cortisol qui va puiser dans vos réserves pour vous donner de l’énergie. Mais à mesure que le cortisol puise de l’énergie, vous n’en avez plus. De plus, le cortisol est néfaste pour l’organisme. Lorsque le taux de cortisol augmente dans l’organisme, à cause du stress, cela prend cinq heures à l’organisme pour l’éliminer. Et pour l’éliminer, il faut pratiquer du sport ou se détendre. Aussi, lorsque le taux de cortisol augmente, le taux de magnésium baisse, ce qui provoque de la fatigue. Et lorsque vous êtes fatiguée, vous buvez du café, ce qui a pour conséquence de faire baisser encore davantage le taux de cortisol. Et le cortisol impacte également les connexions du cerveau et cela empêche de réfléchir.

Les indicateurs du stress

Les indicateurs de stress sont triples : mental, émotionnel et comportemental.

- Mental : indécision, étourderie, problème de mémoire, problème de concentration, moins de créativité, perte d’humour, blocage sur les détails, etc.

- Émotionnel : méfiance, irritabilité, peur, colère, jalousie, perte d’intérêt, peur des autres, pleurs, etc.

- Comportemental : gorge nouée, douleurs gastriques, constipations, troubles du sommeil, fatigue, allergies, problèmes de peau, tension, douleurs musculaires, respiration saccadée, etc.

Si certains éléments vous parlent, vous êtes peut-être en stress successif et cela peut impacter votre vie en vous amenant à prendre de mauvaises décisions.

Comment gérer votre stress ?

Faites des pauses !

Il faut faire des pauses. Vous avez du stress car vous aimeriez tout de suite prendre les bonnes décisions, que tout aille bien. Vous ne faites pas de pauses et vous pensez travail matin, midi et soir. Tout vous fait penser au travail ! Faire des pauses est bénéfique. Il ne faut pas que vous preniez des décisions lorsque vous êtes dans l’émotion car vous ne pouvez pas réfléchir en même temps. Lorsque l’on dit que la nuit porte conseil, c’est bien parce que les pauses portent conseil. Faire une pause peut être une sieste, aller marcher, cela fait du bien et change les idées. Vous trouvez ainsi naturellement les solutions à vos problèmes. Aussi, pratiquer la gratitude est bénéfique dans la gestion du stress. Il s’agit de vous dire que vous êtes très heureuse de vivre cette journée et de remercier pour cela. En étant dans la gratitude, vous allez attirer le positif.

La cohérence cardiaque

Voici la base de la cohérence cardiaque : trois fois par jour, faites six respirations par minute pendant cinq minutes. Personnellement, je le fais après mes micro-siestes, après le déjeuner. C’est très bénéfique lorsque je me sens fatiguée et que j’ai une longue journée. Je prends une inspiration sur cinq temps que je compte avant d’expirer. Lorsque vous comptez, vous ne pensez pas à autre chose. De plus, la cohérence cardiaque augmente le taux de DHEA, l’hormone de jouvence, antagonisme du cortisol.


La peur

La peur est une émotion d’anticipation qui vous informe d’un danger réel ou imagé et qui vous invite à vous protéger. Quand quelqu’un temporise et remet les choses au lendemain, il y a toujours une peur derrière.

Il existe différentes peurs :

- peur de l’imperfection,

- peur de l’inconnu,

- peur d’être jugé,

- peur de commettre des erreurs,

- peur du succès,

- peur des responsabilités,

- peur d’éprouver des émotions désagréables,

- peur de terminer ce que vous avez commencé,

- peur du rejet,

- peur de prendre de mauvaises décisions,

- etc.

La peur n’évite certes pas le danger mais vous avez peur car c’est l’inconnu. Vous n’êtes pas dans l’instant présent, vous vous projetez dans le futur, ce qui provoque la peur. La peur est bénéfique car elle perme d’anticiper. Elle permet de voir ce qui pourrait arriver de pire et comment vous pourriez le gérer.

L'échec n'existe pas !

Les peurs vous empêchent de passer à l’action. 92 % des choses dont vous avez peur n’arrivent jamais ! Quand j’ai ouvert mon institut, je craignais de faire des choix. J’avais l’impression qu’il y avait un piège… Pour moi, faire des choix, c’était renoncer à quelque chose. Or, il n’y a pas de bon ou de mauvais choix, car les choix que vous faites à un moment donné sont pris avec les connaissances et les expériences que vous avez à ce jour. Si c’était un mauvais choix, vous pourriez vous dire que vous avez fait une erreur mais dites-vous que l’échec n’existe pas, car soit vous réussissez, soit vous apprenez et cela vous mène à autre chose. Quand la peur de vous tromper surgit, voici ce que je vous conseille :

- Notez de quoi vous avez le plus peur.

- Pensez à ce qu’il pourrait vous arriver de pire (notez toutes les possibilités).

- Pour chaque possibilité, notez les solutions possibles que vous pourriez mettre en place pour pallier à cela.

- Notez ensuite pour chaque possibilité ce que vous pouvez faire pour éviter cela.

- Quand vous avez fini, posez-vous la question : «Ces peurs, ces possibilités pourraient-elles vraiment arriver ? Car, comme je vous le disais, 92 % de vos peurs n’arrivent jamais).

Le fait de faire cet exercice d’imagination vous permettra de calmer votre mental et de le rassurer pour que vous puissiez prendre calmement votre décision.

Vivre dans le présent

Lao Tseu a écrit : «Si tu as tendance à faire de l’anxiété, c’est que tu as tendance à vivre dans le futur. Si tu as tendance à être dépressif, c’est que tu as tendance à vivre dans le passé. Si tu as tendance à être en paix, c’est que tu as tendance à vivre dans le présent». Vivre dans le présent ne signifie pas de vivre uniquement dans l’instant présent, sans penser à ce qui arrivera dans le futur, c’est anticiper le futur, tout en vivant l’instant présent. La meilleure manière de se débarrasser d’une peur qui vous empêche de poser des actions importantes pour vous dans votre vie, c’est de la regarder en face et de l’identifier par son nom.