Quand l'institut de beauté se transforme en Scop et fidélise ses salariés

Au sein du réseau Pyrène, le projet de transformer en Scop certains de ses instituts de beauté se concrétise. En effet, l’établissement Pyrène Nation, situé rue du Faubourg Saint-Antoine à Paris, est le premier élu avec une mise en place de la gouvernance coopérative au premier trimestre 2023. Il pourrait être suivi de près par l’Institut Pyrène de la rue Greffulhe dans le 8e arrondissement de la capitale. Une décision avant tout motivée par une volonté forte de voir émerger le collectif, mais également de donner une place de taille aux salariés dans le développement de cette belle entreprise sur un marché fleurissant, celui de l’épilation définitive.

Du personnel en quête de sens

Maud Prat, fondatrice du réseau Pyrène, est une entrepreneuse dans l’âme mais avec aussi un grand coeur. «Je me laisse guider par mes intuitions et j’ai géré mon entreprise en conséquence avec transparence, humanité. J’ai toujours encouragé mes équipes à participer et à développer leurs compétences» explique Maud. Des valeurs qui l’animent au quotidien et la poussent à toujours encourager ses salariées à entreprendre et à aller toujours plus loin dans leur quête d’épanouissement. Des encouragements qui poussent certaines à rester pendant plusieurs années et à gravir les échelons, quand d’autres partent et reviennent après avoir testé divers établissements. Bien que cela puisse sembler élogieux, cela ne satisfait pas la chef d’entreprise qui peine à recruter du personnel compétent et motivé. Elle se retrouve face à des salariées en quête de sens craignant les responsabilités. «Pour moi, la Scop est une vraie réponse à cette recherche de sens qui permet de réunir les salariés autour d’un projet et des valeurs communes en les impliquant dans la gestion de l’entreprise. De plus, cela leur permet de s’initier à de nouvelles compétences mais aussi de recevoir une rémunération complémentaire à juste titre» explique Maud.

De l’accompagnement à la prise de fonction en passant par la formation

Bien sûr, transformer son entreprise en Scop ne se fait pas en un jour. Cela nécessite d’une part que le collectif soit désireux de cette évolution et d’autre part qu’il se forme à ses nouvelles fonctions entrepreneuriales. C’est ici que l’Union Régionale des Scop et des Scic, association territoriale, intervient. Elle accompagne les salariés durant toutes les phases du projet mais aussi après. «Grâce à l’accompagnement que l’on propose aux salariées de Pyrène, elles ont pu appréhender les tenants et les aboutissants d’une Scop et notamment l’aspect financier qui est souvent un frein quand il n’est pas compris. On doit un petit peu investir au départ, c’est vrai, mais, grâce au bon fonctionnement de l’entreprise, les salariées reçoivent une rémunération complémentaire et les actionnaires se partagent les bénéfices (la moyenne nationale est de 45 %). Avec la Scop, on est vraiment dans l’économie réelle» ajoute Marguerite Christopol, déléguée communication et partenaires à l’Union Régionale des Scop et des Scic.

Une entreprise inspirante et une cheffe d’entreprise fédératrice

Les établissements esthétiques sont très peu représentés et se comptent sur les doigts d’une main. Cela s’explique en grande partie par la méconnaissance de ce statut d’entreprise collaborative, mais également par la crainte d’un engagement moral et aussi financier trop important. Pourtant, Scop et esthétique ne sont pas incompatibles, bien au contraire ! «Je souhaite que l’Institut Pyrène Nation serve d’exemple et montre concrètement ce que peut être une entreprise qui engage ses salariés dans une aventure durable et pleine de sens sur un marché à fort potentiel» conclut Maud.

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