K-Beauty : comment Qiriness adapte les codes coréens aux attentes européennes ?
Pouvez-vous nous présenter Qiriness en quelques mots et revenir sur sa genèse ?
Qiriness est née d’une conviction forte : la beauté est une question d’équilibre intérieur autant qu’extérieur. Depuis 2004, nous nous inspirons des rituels coréens ancestraux pour offrir aux femmes européennes l’efficacité et la sensorialité d’un soin spa, directement à domicile. La fondatrice, Mi-Ryung Beilvert, d’origine coréenne, a grandi avec cette philosophie selon laquelle la peau est le miroir de l’énergie vitale, le Qi. C’est ce principe qui guide toute notre approche aujourd’hui.
Quelles sont les grandes inspirations culturelles ou cosmétiques qui ont nourri l’ADN de la marque ?
Notre ADN est profondément enraciné dans le hanbang, cette sagesse traditionnelle coréenne qui associe plantes médicinales, techniques de respiration et rituels de soin transmis de mère en fille. Nous l’associons à l’excellence de formulation française, et à la biotech pour créer des formules à la fois performantes, naturelles et sensorielles.
Quelles sont, selon vous, les spécificités de la beauté coréenne par rapport aux standards européens ?
La beauté coréenne se pense comme un investissement à long terme. On soigne sa peau avant qu’elle ne se fragilise, on nourrit le Qi pour prévenir plutôt que réparer. En Europe, la beauté est souvent plus corrective. Notre rôle est d’amener cette vision préventive et énergétique en l’adaptant au rythme de vie occidental.
En quoi la routine coréenne doit-elle être adaptée au mode de vie ou aux habitudes des femmes européennes ?
Les femmes coréennes prennent volontiers le temps pour un rituel complet, tandis que les Européennes recherchent l’efficacité en quelques étapes. Nous avons donc simplifié la forme sans trahir le fond : nos soins condensent la richesse des rituels ancestraux en gestes essentiels, centrés sur la circulation du Qi et le rééquilibrage de la peau.
Avez-vous fait évoluer certains formats ou usages pour les rendre plus accessibles au public occidental ?
Oui. Nos masques visage, nos patches pour les yeux ou encore notre nouvelle Eau Qi sont pensés comme des portes d’entrée vers cette culture : simples, sensorielles, mais porteuses de l’esprit hanbang.
Comment sélectionnez-vous les rituels, ingrédients ou concepts issus de la K-beauty à intégrer dans vos soins ?
Nous nous appuyons sur les fondements du hanbang : herbes médicinales, extraits botaniques, ingrédients fermentés. Nous ne retenons que ce qui a une résonance profonde et durable, puis nous l’associons à la biotech française pour garantir efficacité, tolérance et sécurité.
Avez-vous été confrontés à des réticences ou des incompréhensions sur certains rituels ou gestes typiquement coréens ?
Au début, le concept de vapeur maison (notre sauna visage aux herbes) pouvait surprendre. Nous avons pris le temps d’expliquer le bénéfice, en l’associant à des gestes simples et accessibles. L’éducation et la pédagogie sont clés pour lever ces freins.
Travaillez-vous avec des partenaires coréens (formulation, sourcing, veille tendances) ?
Oui, notamment sur les ingrédients issus du hanbang et sur la veille tendance. Nos racines coréennes sont un pilier, mais la formulation reste majoritairement française, pour garantir l’efficacité et la rigueur attendues par nos clientes. C’est une co-création entre deux cultures.
Comment vos clientes perçoivent-elles l’inspiration coréenne ? Est-ce un argument de vente ou une valeur ajoutée plus discrète ?
Elles la perçoivent comme une signature authentique. Nos clientes ne viennent pas chercher une tendance exotique, mais une philosophie profonde, une histoire transmise. L’argument coréen est donc plus un fil rouge discret, une valeur ajoutée, qu’un simple levier marketing.
Comment voyez-vous l’évolution de la K-beauty sur le marché européen dans les prochaines années ?
Je pense qu’elle va continuer à inspirer, mais sous une forme plus adaptée : moins d’étapes, plus de produits hybrides, plus de conscience écologique. L’Europe adopte la philosophie K-beauty, mais la traduit selon ses propres codes.
Avez-vous prévu un développement pour vous adresser aux esthéticiennes et pas seulement au grand public ?
Oui, nous travaillons sur des protocoles inspirés du Qi et du spa, conçus spécifiquement pour la cabine. En Corée, la beauté repose autant sur les produits que sur les gestes : les techniques de massage, de stimulation ou de drainage font partie intégrante du rituel et permettent d’obtenir des résultats visibles. Les mains des esthéticiennes prolongent cet héritage, elles donnent vie aux formules et amplifient leur efficacité. C’est cette synergie entre l’énergie des gestes et la puissance des produits que Qiriness souhaite valoriser auprès des professionnelles.
Comment les esthéticiennes peuvent-elles actuellement inclure vos produits dans leurs soins, malgré l’absence de gamme professionnelle ?
Elles peuvent déjà intégrer notre collection de wraps booster masques, patches dans leurs protocoles existants, pour offrir une expérience “spa coréen” à leurs clientes. C’est une première étape, avant de développer une offre professionnelle dédiée.