Le marché de la minceur
Hausse du nombre de personnes en surpoids, culte de la minceur cher à nos sociétés occidentales, multiplication des pathologies de longue durée imposant de suivre un régime (comme le diabète), démarches multidimensionnelles des opérateurs ou encore innovations et arrivée de nouveaux entrants : le marché français de la minceur a été porté par de puissants moteurs. Stricto sensu (compléments alimentaires minceur, aliments diététiques minceur, cosmétiques/textiles minceur et séances de coaching minceur), il pesait en 2017 environ un milliard d’euros et s’approchait des 3 milliards dans une acceptation plus large (produits alimentaires allégés, balances connectées et traqueurs d’activité), d’après les calculs des experts de Xerfi.
Et si les perspectives du marché sont prometteuses à l’horizon 2020, le potentiel de croissance sera variable selon les segments. C’est ainsi que les ventes de compléments alimentaires et de cosmétiques/textiles minceur tireront leur épingle du jeu. A contrario, les produits diététiques devraient enregistrer une phase de décroissance.
Côté services, le coaching aura toujours la cote mais les soins amincissants dispensés dans les centres seront de plus en plus concurrencés par le «faire soi-même» avec le lancement de ventouses amincissantes ou d’appareils de massage connectés.
Aujourd’hui, les régimes stricts n’ont plus la cote. Synonymes de frustration, ils cèdent peu à peu la place à des solutions globales et personnalisées, jugées plus crédibles.
La prise de conscience des risques associés aux régimes (perte de masse musculaire, effet yo-yo...) incite en effet les consommateurs à s’en détourner au profit de solutions moins contraignantes (comme par exemple le coaching en ligne, la prise de compléments alimentaires ou l’achat de cosmétiques minceur).
Les consommateurs ont également des doutes concernant l’efficacité des substituts minceur ou des encas, mettant à mal les ventes de certaines marques telles que Gayelord Hauser ou Karéléa. Dans ce contexte, l’offre foisonne et de nouveaux acteurs arrivent sur ce marché convoité des services minceur comme les soins amincissants, le coaching et le rééquilibrage alimentaire.
L’approche globale fait de plus en plus d'émules
«Maigrir sans contraintes» est ainsi devenu le nouveau credo du marché. Certains acteurs se sont déjà engouffrés dans la brèche en multipliant les offres «satisfait ou remboursé» et en proposant des services gratuits sur un laps de temps.
L’approche multidimensionnelle, soit un produit ou un service assorti d’offres complémentaires, est, elle aussi, dans l’air du temps.
- C’est ainsi que WW (anciennement Weight Watchers) avec sa méthode «régime, coaching et bien-être» réussit à maintenir de solides positions malgré l’arrivée de nouveaux entrants.
- Milical s’essaye également à cette approche avec son programme «savoir manger».
- Avec sa marque Anaca 3, le Laboratoire Nutravalia mise sur des compléments alimentaires associés à un gel minceur et à un tissu amincissant.
- L’approche globalisante s’accompagne parfois d’une communication offensive, à l’image de Xynergy qui a fait une entrée remarquée sur le marché avec ses box «Comme j’aime». Un exemple qui montre que les positions ne sont pas acquises et que des places sont encore à prendre.
La multiplication des positionnements multi-segments redessine d’ailleurs le marché de la minceur. Les frontières s’estompent et de plus en plus d’intervenants finissent par se retrouver en concurrence. C’est ainsi que les entreprises présentes sur des segments en difficulté sont en compétition avec des acteurs proposant la même offre. Ils doivent également affronter la concurrence d’opérateurs présents sur des segments connexes et dont l’offre est davantage en phase avec les attentes. Et en effet, des acteurs d’horizons connexes montent en puissance, il s’agit entre autres des salles de sport, des instituts de beauté, des espaces de bien-être ou encore des industriels de l’agroalimentaire avec leur offre de produits allégés.
Mais pour les acteurs historiques de la minceur, la menace la plus sérieuse vient sans doute des fournisseurs d’applications mobiles et des fabricants d’objets connectés. Leur force est de proposer des solutions de coaching personnalisées, à l’image de l’application S Health de Samsung ou de la plateforme Fitbit care de Fitbit.