Comment développer votre capital énergie ?

Dix esthéticiennes vous confient leurs réflexions sur l’énergie.

L’énergie dépend du travail que l'on fait sur soi

En matière d’énergie, l’essentiel est d’être curieuse. Être demandeuse d’une transformation et accepter de prendre des risques. Vous découvrez les choses petit à petit à travers vos lectures, vos rencontres, vos formations, des démarches que vous tentez. Il est par exemple important que vous vous intéressiez au lâcher-prise et que vous osiez le tenter. Vous travaillez dans un domaine où vous pouvez facilement exercer votre curiosité. Ne croyez-vous pas qu’entreprendre un travail sur l’énergie est un peu plus compliqué –même s’il n’a rien d’impossible- pour une employée de banque ou pour une secrétaire dans une compagnie d’assurances ? Après tout, le monde de la beauté donne une ouverture d’esprit, une légèreté qui permet de faire des petites erreurs de parcours, sans être pénalisée. Et puis, on apprend beaucoup auprès des personnes qu’on soigne. À travers leurs soucis de beauté, c’est tous leurs problèmes d’énergie qu’elles expriment et leurs expériences sont très enrichissantes.

L’énergie dépend du travail que l’on fait sur soi. Il n’y a pas un chemin particulier pour avancer, mais il est important pour découvrir vos propres rythmes, de faire régulièrement le point. Sur vous, sur votre travail, sur votre famille, votre couple, car toutes ces énergies sont interdépendantes même si vous ne les abordez pas de la même façon.

Vous devez faire face tout au long de votre vie à des demandes d’énergie très différentes et il faut que vous acceptiez que vos forces ne soient pas toujours à leur top. L’énergie n’est pas une ligne droite, elle se modifie sans cesse. De même que vous vivez des saisons très marquées –vous avez cette chance en France- vous expérimentez des moments de plus ou moins grande énergie et vous devez apprendre à gérer ces décalages. Vous ne pouvez pas tout faire. Vous devez apprendre à dire non. Surtout ne pas prendre comme modèle ces personnes qui acceptent tous les engagements et ne font jamais rien à fond. C’est un gros progrès si vous acceptez de devoir vous recharger, d’accepter de vous sentir moins forte par moment. Même si vous êtes fatiguée, vous réussissez quand même à travailler, à avancer.

Et c’est un travail d’intelligence que cet examen de vos propres forces car c’est là que débute la gestion de votre énergie.»

Désamorcer vos clientes «chargées»

«Depuis 34 ans, je masse les nuques lasses, les plexus noués et les lombaires contractées et je redonne confiance à mes clientes les plus démoralisées.

Je suis de nature optimiste et je crois que mon métier me recharge. Du fait de la détente et du bien-être que j’apporte, je bénéficie également de beaucoup de reconnaissance. C’est une gratification spirituelle autant que physique à laquelle je suis plus que sensible car je suis très croyante.

Entre deux clientes, je prends le temps de me détendre, de faire une petite coupure intérieure, de boire un thé ou une infusion. Il y a des clientes qui sont plus «chargées» que d’autres, c’est vrai, et je m’attache à les détendre le plus vite possible. C’est là que le massage qui commence par les pieds a du bon. Au bout d’un quart d’heure de travail sur la plante des pieds et les jambes, qui sont riches de points d’énergie très importants, le sang circule mieux. Certaines forces se rééquilibrent et je ressens vraiment la détente de ma cliente, son renouveau, son tonus. Le signal de la détente, c’est souvent que les femmes ont envie de se livrer (se délivrer ?). Des femmes assez timides et même parfois un peu sèches sortent de leur réserve et disent des choses qui viennent de très profond, des choses qu’elles ne diraient pas à leur meilleure amie. On sent qu’on crée des ouvertures.»

Se ménager c’est donner en se préservant

Apprendre à dire non

«Je travaille beaucoup et le week-end, je forme souvent des élèves à ma méthode de pincements Jacquet. L’énergie est donc très importante pour moi.

Avant de commencer à travailler, je pense que l’on peut demander l’aide de ses guides, une aide spirituelle donne des forces et met dans les meilleures conditions d’aide à l’autre.

Je conseille souvent de ne pas prendre de rendez-vous trop longs, une heure et demi maximum. Si une cliente est très pesante, la prise en charge ne durera pas trop longtemps. Mais d’une séance à l’autre, la même cliente est plus ou moins tendue.

J’ai toujours une bouteille d’eau à portée de main. Quand je sens que ma cliente est particulièrement stressée, je bois beaucoup pendant la séance. Boire (et faire pipi) permet d’éliminer les toxines du stress. Enfin, je me lave abondamment les mains et les avant-bras entre chaque rendez-vous.»

Et pour celles qui débutent, les trucs des esthéticiennes qui perdent facilement leur énergie
- Alterner les soins. Jamais deux massages d’alée: une épilation, un massage, une manucurie. En cassant les rythmes, on garde le sien, et en évitant la monotonie, une épilation, une épilation, une épilation, une manucurie, une manucurie, une manucurie, on n’a plus de plaisir à travailler donc plus d’énergie.
- Bailler et inviter la cliente à bailler. Lui expliquer que le baillement permet naturellement une respiration profonde et détend le plexus. Le baillement harmonise aussi le yin et le yang, les deux énergies complémentaires dont parle la médecine énergétique chinoise. Car les deux lèvres qui sont mobilisées dans le baillement correspondent aux deux énergies yin et yang qui sont ainsi réharmonisées.

Faire respirer vos clientes

«Je pense que la position et la respiration sont très importantes pour ne pas se vider de son énergie, pour ne pas se laisser aspirer par le stress de sa cliente. Il faut donner, donner beaucoup mais de façon équilibrée.

J’ai observé de nombreuses esthéticiennes qui se “couchaient” littéralement sur leur cliente en effectuant leurs mouvements de massage. C’est la meilleure façon de réceptionner sans s’en rendre compte toutes les énergies négatives d’une personne chargée. À partir d’une bonne position, jambes un peu écartées, bien calée sur des pieds parallèles sans cambrer le dos, on a de la force dans les jambes. Cela permet d’allonger les mouvements et les pressions sans se déstabiliser. Cela permet aussi de revenir sur soi, de revenir à sa position en mouvement de balancier. Je respire beaucoup et je n’hésite pas à faire respirer une cliente chargée, elle se détend plus vite et profite mieux de son massage. Je travaille beaucoup au niveau des épaules et de la nuque et aussi du ventre et des mollets. Et c’est vrai qu’un massage qui se passe bien vous ranime.»

Mettre du bonheur dans votre travail

«Je fais beaucoup de sport et j’utilise la respiration pour rester en forme autant que pour reprendre souffle entre deux mouvements. Je peux rythmer mon massage. Certains mouvements relaxent et sont propices à l’inspiration. D’autres sont davantage de l’ordre de la tonification et demandent qu’on souffle. C’est comme si on était rythmée par de la musique.

J’essaye aussi de faire ce travail avec bonheur. Quand on a envie de partager, l’échange des énergies se fait d’autant plus facilement. Les jours où je suis un peu lasse (grippe, contrariétés personnelles), je me recentre par la respiration et la mise au calme et j’essaye de me mettre un peu en retrait. J’imagine, lorsque je pénètre dans la cabine, que j’ouvre une nouvelle porte que je n’ai jamais poussée auparavant et rien d’autre n’existe que cette nouvelle expérience qui s’offre à moi.»

Faire confiance à votre instinct

«L’énergie, c’est une question d’entraînement. Je me souviens qu’après mon premier massage, j’étais exténuée. Et puis, j’ai appris à respirer. J’ai fait du chant dans ce but : pour apprendre à respirer. En massant, j’ai trouvé d’instinct des gestes qui me défoulent. C’est fou ce que les clientes vous enrichissent et vous font évoluer. Quand je pars en vacances, le massage me manque, c’est plus fort que moi, j’ai besoin de masser quelqu’un.

Lorsque l’on masse, on élimine beaucoup, les bonnes comme les mauvaises choses. Alors, le matin, je me prépare un bon petit déjeuner avec céréales, fruits et fromage blanc, pour tenir le coup si je dois déjeuner d’un sandwich. Je prends aussi des oligo-éléments et je mange beaucoup de légumes pour les sels minéraux.

J’aime l’été car je peux masser pieds nus et je me recharge d’autant mieux que j’ai les pieds bien à plat, bien enracinés. Enfin, j’aime me faire masser. Il suffit d’un petit massage, même seulement des pieds, pour se “remettre dans le toucher”, pour reprendre conscience de l’effet qu’on produit.»

Le chant m’a appris à respirer pendant les massages

Se ressourcer entre et pendant chaque massage

«Je trouve que le massage à domicile est formidable pour se ressourcer entre chaque cliente. Changer de cadre me remet à neuf, marcher un peu me réoxygène. Je place ma cliente de façon à avoir la vue sur la fenêtre : la lumière est très réénergisante.

Plusieurs fois pendant le massage, je casse le rythme, je couvre bien ma cliente qui en profite pour bouger (à moins qu’elle ne dorme) et j’ouvre la fenêtre pour aérer un peu. Si ce n’est pas possible, je demande à aller dans une autre pièce pour respirer. Sortir sur une terrasse, c’est encore mieux.

Je vais aussi aux toilettes et me laver les mains. En tout, je m’absente quatre à cinq fois pendant une heure et demi. Mais je reviens chaque fois remise à neuf avec une énergie nouvelle dont profite ma cliente.»

Créer une grande bulle de cristal

«J’ai eu la chance d’être initiée au rôle et à la force des énergies, par ma grand-mère, une femme très expérimentée. Lorsque vous massez ou que vous soignez quelqu’un, vous devez apprendre à vous protéger. Mais vous protéger ne veut pas dire que vous vous repliez égoïstement sur vous, vous devez seulement apprendre à vous ménager pour mieux donner. Si vous vous laissez pomper par une seule cliente, qu’aurez-vous à donner aux autres ? Avec l’expérience, vous vous rendez très vite compte quand une cliente est chargée. Vous devez alors vous protéger. Imaginez un bouclier de cristal qui s’interpose ou une sorte de grande bulle de cristal qui protège des mauvaises énergies mais n’empêche pas de donner son énergie. Ainsi, les bonnes énergies circulent positivement entre soignant et soigné.»

Attention à votre position et à celle de votre cliente

«À 65 ans, je continue à former médecins, kinés, esthéticiennes et pédicures à l’art de la réflexologie, une discipline formidable pour relaxer, déstresser et réénergiser les clientes.

Notre métier ne consiste pas à soigner des maladies mais à rétablir l’harmonie dans la personne. En travaillant sur les pieds, on travaille sur l’individu total, son passé, son présent, son énergie physique, son psychisme, on peut aider sur le plan psychologique une cliente à évoluer. Les pieds font aller de l’avant. C’est dire, si avec l’expérience, nous ressentons les charges positives, comme négatives, des êtres que nous rééquilibrons. Face à ce festival d’énergies, j’ai appris à me placer à l’intérieur d’un oeuf de lumière pour demander une protection. Cela n’empêche pas de donner mais ainsi on donne efficacement.

Je suis aussi attentive à deux choses chez mes élèves :
- qu’elles adoptent une bonne position, faute de quoi, leur énergie ne passe pas ou elles se fatiguent inutilement,
- et qu’elles vérifient que leur cliente n’ait pas les jambes, les mains ou les bras croisés, ce qui coupe net tout passage d’énergie.»

Je ne prends plus l’énergie en moi mais à l’extérieur de moi

Tout n'est qu'énergie et rythme

«Masser pour moi est devenu instinctif. J’ai appris à masser les autres en me faisant masser. Ressentir les choses, c’est la meilleure façon d’apprendre. Mais lorsque j’ai commencé à masser, j’étais totalement pompé. Aujourd’hui, j’ai appris à donner sans me vider. Je ne prends plus l’énergie en moi mais à l’extérieur de moi.

Dans la terre par exemple, ou bien je me concentre sur la puissance d’un torrent qui coule ou encore sur le feu d’un volcan et je sens aussitôt mes mains qui deviennent brûlantes. Je me rends réceptive d’énergies que je me représente ou que je ressens. Et l’être humain n’étant que vibrations, en harmonisant l’autre, on vibre mieux soi-même par ricochet d’énergie positive. Car il est vrai que “Celui qui s’occupe des corps se voit ouvrir la porte des âmes”.»

On peut transformer l’énergie négative (celle des gens, celles des événements) en énergie positive. Lorsque vous apprenez à ne pas vous énerver en voiture, vous gagnez en énergie positive, car vous transformez votre énergie en vous détendant et en vous concentrant. Regardez le Dalaï Lama, il a opposé de l’énergie positive aux agressions des Chinois. Résultat, le bouddhisme se répand, et le monde entier s’intéresse au Tibet, au sort de ce minuscule pays face au géant chinois. 6 000 temples ont été détruits, des moines torturés et le Dalaï Lama garde le sourire. Interrogé à sa sortie des géôles chinoises, où il avait été torturé, un moine tibétain, à qui on demandait ce qu’il avait le plus redouté pendant sa captivité, a répondu : “J’ai eu peur de commencer à détester mes ennemis”. Se laisser aller à la haine, c’est tomber dans l’énergie négative. La colère mine la vie».


Lâcher prise, qu'est-ce que c'est ?
On emploie beaucoup cette expression. Que recouvre-t-elle?
Lâcher prise, c’est faire davantage confiance à la vie. Il est important d’avoir un but, mais il ne faut pas que vous soyez obnubilée par ce but. Un exemple: quand on fait un enfant, on est heureuse de le porter, de l’amener à la vie pendant neuf mois, on se fait suivre médicalement. Mais on fait aussi confiance, on laisse les choses se faire en nous. Ça ne servirait à rien que l’on s’inquiète sans cesse du bon développement de l’enfant. Au contraire, cela risquerait de lui être préjudiciable.
Il y a une grande part d’humilité dans le laisser faire. On reconnaît qu’on ne peut pas tout décider, tout gérer, tout porter, tout maîtriser. Cela n’empêche pas d’agir sur le plan pratique, de mettre tout en oeuvre pour que les choses se passent le mieux du monde (aide-toi et le ciel t’aidera) mais si les événements ne se passent pas comme prévu, on cesse d’être dans l’énervement, la rancoeur, le gaspillage d’énergie. D’autres opportunités se présenteront, si vous savez, par votre travail et la précision de votre travail, les susciter. Peut-être, serontelles alors meilleures pour vous. Apprendre à lâcher prise, c’est apprendre à mieux gérer votre énergie, l’utiliser pour l’essentiel de votre objectif, ne plus la gaspiller dans les situations que vous voudriez à tout prix maîtriser, mais qui vous échappent, ne plus vous laisser frustrer par l’attitude des autres qui n’est pas conforme à vos souhaits et qui génère, si vous n’y prenez pas garde, de stressantes contrariétés.