Éloge de toutes les femmes
Un manque de modèles universels
Nous manquons cruellement de mises en avant de femmes comme elles sont réellement tous les jours. L’âge est par exemple quelque chose qui est éludé. Il suffit de regarder la couverture de Vogue Italia de juillet 2021, la fille de Monica Belluci, Deva Cassel, pose, rayonnante, au centre. Monica, elle, est mise sur le côté, les cheveux tirés, son corps coupé par le cadre. Le message est clair : «La jeunesse est l’avenir, elle éclipse la vieillesse qui ne mérite pas d’être montrée». Nous appelons cela de l’âgisme, l’âge est utilisé pour catégoriser et diviser les gens d’une façon qui entraîne des préjudices, des désavantages et des injustices.
Pour la majorité d’entre nous, la beauté caractérise la normalité. Elle dégage, de plus, un rayonnement spirituel, telle une aura, qui nous protège du malheur, tout en nous guidant vers le bien. Par opposition, la laideur dérange. Elle réveille des peurs telles que la maladie, la vieillesse et la mort. Est-ce pour cela que si peu de gens se penchent sur ce sujet ? Il n’est pratiquement pas abordé dans les traités d’esthétique, ni dans la littérature. Lorsque quelques mots lui sont consacrés, le fond du problème est le plus souvent la beauté.
Cependant, la beauté telle qu’elle est véhiculée au travers de campagnes publicitaires ou encore des réseaux sociaux est erronée puisque personne n’est ainsi. Personne n’a une peau lisse sans imperfections, un corps sans cellulite, ou bien une dentition parfaite. Chacun a ses défauts, il est propre à chacun de vouloir les atténuer ou pas. Pour celles qui souhaiter réapprendre à s’aimer, vous, esthéticiennes êtes là pour cela !
Physique et personnalité
L’image que nous nous faisons de nous-mêmes est fonction de celle que nous renvoient les autres. Les personnes les plus complexées par leur corps souffrent de tensions, de psycho-somatisations, d’anxiété ou de malaises. Le désespoir et la souffrance morale les gagnent. Elles se replient sur elles-mêmes. Le corps a besoin d’être reconnu et aimé pour exister. La peau a comme besoin vital d’être touchée avec amour pour que l’individu s’épanouisse pleinement. Sans un certain bien-être corporel et de l’estime pour soi-même, la personnalité s’ébranle.
C’est à vous, esthéticiennes, de faire comprendre à ces femmes qui souffrent que ne pas être comme les autres est normal, la beauté est propre à chacun, nous sommes tous différents, il n’y a pas de «normalité» qui doit être établie. Les clientes les plus complexées peuvent venir vous voir pour vous confier leur visage et leur corps, afin que vous les aidiez à se les réapproprier. Avec ce petit quelque chose en plus, elles se sentiront plus sûres d’elles-mêmes, elles rayonneront et, du même coup, le regard des autres sera différent.
La femme vieillit moins biens que l'homme
Chez l’homme, les rides donnent de la maturité au visage, de la profondeur et reflètent son expérience de la vie. Quant à l’embonpoint, il est souvent source de plaisanterie affectueuses et caractérise un homme épanoui et comblé. Que dire de leurs cheveux «poivre et sel» qui ne les rendent que plus séduisants ? La vieillesse est bel et bien l’apanage de la classe féminine. Elle se doit, aux yeux de la société, de rester jeune, belle et mince, le plus longtemps possible.
Encore une fois, vous, esthéticiennes, jouez un rôle pour les aider à vieillir le mieux possible. Pour certaines, vous accueillez vos clientes quand elles sont toutes jeunes pour leur première épilation, vous les accompagnez ensuite dans leur vie d’adulte, leur grossesse, leur premier enfant, etc. De ce fait, les soins que vous lui octroyez évoluent au fur et à mesure du temps, ce qui les aide et les accompagne.