Réconcilier les femmes avec leur corps

Célébrer la «Cuissance» avec Body Glory

Un jour de pique-nique, Chloé Zerihem et Celya Bendjenad, deux amies, travaillant dans le domaine de la presse, se retrouvent et discutent de leur inconfort lorsqu’elles portent des jupes l’été le problème, ce sont leurs cuisses qui se touchent, se frottent et brûlent ! «On a commencé à partager nos techniques, nos solutions. J’avais même presque arrêté de porter des robes !» confie Celya B. Les deux passionnées de mode se sentent frustrées et décident de regarder ce qui est proposé sur le marché…

Des produits peu adaptés

Les deux femmes bien déterminées à trouver une solution se rendent en parapharmacie. «On teste plusieurs produits qui fonctionnent à peu près… Mais au niveau des formules, c’est médical, ce sont des produits anti-crevasses, des sticks pour les ampoules, ce n’est pas terrible… On a aussi testé des produits géla-tineux destinés aux sportifs, ce n’est pas adapté au quotidien. Il s’agit parfois de textures qui tachent» détaillent-elles. Aucun produit réellement adapté n’existe alors sur le marché.

Le développement de «Cuisses Kiss Touche»

Les deux amies sont un peu au pied du mur. Et puis un jour, Chloé Z. dit à son amie : «Il va falloir que l’on sorte notre propre produit et on l’appellera «Cuisses Kiss Touche» ! Le premier soin en stick qui permet aux cuisses de s’embrasser sans s’embraser !». En 2020, avec l’arrivée du Covid, Chloé Z. et Celya B. ont plus de temps pour penser le projet en détail. «On a développé notre marque, Body Glory. De plus, Chloé avait repéré un appel à projet qui était organisé par Business O Féminin et KissKissBankBank. Et nous avons gagné ce concours ! Il y avait donc bien des gens réceptifs à notre idée. Ce concours nous a permis d’avoir accès à un coaching pour créer notre produit» explique Celya B.

Un produit qui parle

Pour faire connaître leur marque et leur produit, «Cuisses Kiss Touche», les deux femmes ont commencé à communiquer sur les réseaux sociaux, avec humour, légèreté, dans l’optique de libérer la parole autour du corps. «Nous souhaitions normaliser cela. Car souvent, lorsque l’on parle de complexes, on peut l’aborder sous l’angle de la tristesse. Nous voulions le faire à notre manière, drôle ! On a reçu beaucoup de témoignages. On nous remerciait de parler de la problématique des cuisses qui se touchent. On nous a beaucoup encouragées à aller au bout de notre projet, c’était très bienveillant. Chaque été, des cuisses brûlent et personne n’en parle. L’inconfort des cuisses qui frottent restait un tabou jusqu’alors non résolu, bien que touchant 78 % des femmes en France, sans oublier les hommes» expliquent les deux amies. Elles ajoutent par ailleurs que : «C’est ainsi que l’on a développé notre philosophie de la «cuissance». C’est porter ce qu’on veut, quand on veut, aimer ses cuisses, les assumer et vivre avec. On ne va pas s’empêcher de porter un short simplement sous prétexte que le short mange nos cuisses !».

Body Glory, le début d’une longue histoire

C’est après plusieurs essais de formules, de formats et de tests en condition réelles (sport, randonnée, …), que le produit est proposé à la vente depuis l’été 2022. «Cuisses Kiss Touche» est proposé sous un format stick de 25ml, composé de neuf ingrédients naturels et fabriqué en France. Il est actuellement disponible sur l’e-shop de la marque au prix de 15 €, chez Naturalia et en institut de beauté.


Conjuguer féminisme et esthétique

Issue de l’univers de la communica-tion digitale, l’esthétique est une reconversion professionnelle pour Floriane Pelletier. Elle s’est interrogée sur certains sujets et thématiques de la vie quotidienne qui l’intéressaient. Le bien vieillir est alors ressorti. «Je recherchais des méthodes manuelles et cela a commencé par la découverte du massage.»

La formation en massages

Floriane Pelletier s’est fait former au drainage lymphatique corps et au massage du visage Miracle Face, proposé par Renata França, puis en massage bien-être et en kobido à Paris, à l’École The Miki School et au massage intrabuccal avec Catherine Bourgeois au sein du centre de formations des Nouvelles Esthétiques.

La belle aventure débute…

C’est courant 2020 que Floriane Pelletier a créé sa cabine de soin «C’est du Joli» dans l’une des chambres de l’Hôtel Muguet*** situé dans le 7ème arrondissement à Paris. Une fois confortée dans son désir de s’occuper de clientes, Floriane a décidé de passer son CAP en 2022.

Une réflexion sur la beauté…

Plus Floriane avançait dans sa pratique, en échangeant avec ses clientes sur leur vision de la beauté, plus elle avait l’impression d’enfermer ses clientes dans «ce à quoi devrait ressembler une femme selon des critères d’un autre temps. Les critères esthétiques de notre société sont très limitants : une femme est considérée jolie lorsqu’elle entre dans du 38, qu’elle est impeccablement épilée… On finit par ne plus faire la différence entre prendre le temps de se faire du bien et le faire par obligation sociale. Je n’avais pas envie de représenter uniquement cette image esthétique, car au-delà des résultats apportés, c’est avant tout un soin, un moment pour soi. Moi-même j’aime me faire jolie, mais j’aimerais dépasser le stade de «il faut que je me fasse jolie» pour être acceptée par la société»…

Une philosophie complètement révisée

L’esthéticienne a donc refait tout son site Internet afin d’être en harmonie avec sa philosophie. Sur la page d’accueil figure en premier plan : la beauté, en mieux. Plus à l’écoute, plus inclusive, plus féministe. Le ton est donné ainsi auprès de sa clientèle. «J’ai remarqué le manque de représentation de corps féminins de toute corpulence. Je me suis également rendu compte qu’arrivées à un certain âge, les femmes ne sont pas ou peu représentées dans l’espace public. Quand mes clientes viennent me voir, je veux qu’elles se sentent tout de suite à l’aise. Il est hors de question que j’émette quelque jugement concernant leur poids, leur taille, leur couleur de peau… J’aimerais arriver dans un monde idéal, à être plus inclusive dans l’approche du corps, bien que j’ai toujours la satisfaction d’obtenir des résultats grâce à mes soins» confie l’esthéticienne.

Envisager différemment le rapport au corps

L’approche de Floriane Pelletier évolue au fur et à mesure de son évolution dans le métier d’esthéticienne : «C’est une vraie quête personnelle de se sentir à l’aise avec soi-même. Je sais que mes clientes viennent pour cela. Je suis capable de les aider, de les orienter sur tout ce qui est gestion du poids par exemple, qui est une vraie problématique. Quand mes clientes me demandent des conseils en termes de régime, je ne leur en donne pas ! Je vais plutôt leur conseiller d’aller vers l’alimentation intuitive (méthode qui invite l’individu à écouter son corps et ses besoins en nutrition), par exemple. C’est une manière d’envisager différemment le rapport au corps, qui lutte à tout prix contre la culture des régimes. Cela fait en sorte qu’on se libère du poids idéal que l’on devrait avoir. Je me renseigne beaucoup au travers de nombreux ouvrages et podcasts. Tant que les femmes se sentent à l’aise, peu importe la manière, c’est l’essentiel. Je ne juge jamais l’approche esthétique de mes clientes. Je suis présente pour les rassurer et faire en sorte, lorsqu’elles sortent de ma cabine, qu’elles se sentent jo-lies comme elles ont envie de le vivre au quotidien. Je suis en perpétuelle recherche d’équilibre dans ma démarche».


Décomplexer les règles

C'est à seulement 25 ans et après des études dans le domaine juridique que Léa Déturche a créé Pemlab, une boutique en ligne dédiée au confort intime et, récemment, lieu dédié au bienêtre intime et menstruel à Paris. «Je me suis retrouvée un peu par hasard dans le milieu des start-ups, dans l’écosystème entrepreneurial engagé, social, à impact. Je manquais de connaissances sur l’aspect business et commercial, j’ai donc suivi un master en entrepreneuriat et innovation. C’est à ce moment-ci que j’ai eu l’idée de créer Pemlab, en février 2022.»

Pemlab, un concept global

L’entrepreneuse avait pour idée d’aider les femmes à mieux vivre leur cycle, partant du constat que les menstruations sont une problématique très globale. «C’est à la fois un enjeu de santé publique, environnemental, mais aussi sociétal. C’est un sujet dont on ne parle pas assez, cela a été très tabou pendant longtemps. Aujourd’hui, il existe des lieux dédiés à beaucoup de secteurs comme les cosmétiques ou l’habillement, mais il n’existe aucun lieu dédié aux règles. C’est très rare de trouver un lieu qui centralise des produits pour les règles, pour l’intimité des femmes. De plus, j’ai moi-même été confrontée à des difficultés en recherchant une boutique pour acheter des culottes menstruelles, je n’en ai pas trouvées, c’était il y a deux ans. Les règles c’est quand même la moitié de l’humanité, tous les mois, pendant quarante ans de notre vie, on a besoin d’avoir un espace pour trouver tous les produits dont on a besoin» explique Léa Déturche.

Le temple du bien-être intime et menstruel

Au sein du lieu physique, Pemlab propose différentes activités en faveur du meilleur-être des femmes avec leurs règles. «L’idée est d’avoir un lieu confortable et intimiste pour accueillir les femmes. Sont réunis des professionnels comme des naturopathes, des nutritionnistes, des diététiciennes, des ostéopathes, des sexologues, des psychologues et des acupuncteurs. Nous proposons également des ateliers de yoga menstruel pour lever le tabou autour des règles, déconstruire les préjugés, et lutter contre la précarité menstruelle. Nous avons aussi pensé à toute une programmation événementielle, dans notre lieu pour différents publics (parents, enfants, jeunes femmes, etc.) mais aussi dans les entreprises et certains organismes publics comme les mairies.»

La proposition

Pemlab propose toute une gamme de lingerie menstruelle, allant de la culotte taille haute, en passant par le string, et le tanga. «En tant que distributeurs, notre métier est de sélectionner les meilleurs produits du marché, à savoir les plus sains, les plus écologiques, Made in France. Nous proposons de la lingerie adaptée à toutes les morphologies, des cups, des cures naturelles pour lutter contre les douleurs liées aux règles ou le syndrome prémenstruel, des tisanes, des bouillottes, des huiles de CBD, des cosmétiques pour lutter contre l’acné hormonale, des savons intimes… Nous essayons de proposer tout ce dont les femmes ont besoin.»

Une présence sur le terrain

Léa explique par ailleurs que l’objectif de l’équipe de Pemlab est d’apporter du conseil. En effet, le choix de produits pour les règles est très large. «Chaque femme a des besoins différents et des problématiques différentes. Nous avons une approche produit-conseil qui ne peut avoir lieu qu’en physique. Nous sommes dans la personnalisation de l’accompagnement des femmes. Le marché n’était pas en manque de produits mais en manque d’acteurs capables d’en parler, c’est ce que nos clientes recherchaient.»


Prendre soin du périnée

C'est en 2012 que les Français Cyril Haoudi et Artem Rodionov ont créé le groupe X6 Innovations, regroupant plusieurs marques dont l’expertise est basée sur les objets connectés. C’est en 2017 que Perifit, marque proposant une sonde de rééducation périnéale, a vu le jour. «Cyril H. et Artem R. ont créé via leur groupe plusieurs marques d’objets connectés. En échangeant avec leur entourage, ils se sont aperçus que le renforcement périnéal était un sujet inabordé. Quand cela l’était, cela se faisait via des méthodes des années 90, avec des grosses machines chez des kinés ou des sage-femmes. Cela n’était pas très adapté au mode de vie des femmes» explique Marie-Anne Dagues, directrice marketing de Perifit. Partant de ce constat, les deux entrepreneurs ont eu alors l’idée de rendre le renforcement périnéal plus accessible, à plus de femmes, plus souvent, plus facilement et de façon plus ludique comme l’explique Marie-Anne D. : «Le risque d’un renforcement périnéal, qui n’est pas pratique ou peu accessible, est que beaucoup de femmes ne le font pas».

Un concept ultra-ludique

L’objectif de Perifit est de prendre un sujet considéré comme inconfortable, tabou, ou même inaccessible, et de le transformer en solution qui permettrait aux femmes de renforcer leur périnée de façon autonome pour reprendre confiance en elles. «Perifit, c’est une sonde et une application qui se connectent par Blue-tooth. La femme insère la sonde dotée de différents capteurs de pressions qui utilisent la technologie Bio-FeedBack qui mesure la contraction du vagin autour de la sonde. Cela se fait en temps réel, l’information remonte immédiatement dans l’application. Ainsi, la femme peut visualiser ses contractions en temps réel et vérifier qu’elle exerce la bonne contraction. Nous avons mis en place des jeux vidéo sur l’application afin de pouvoir engager la femme à effectuer ses exercices de façon bien plus ludique. Exemple sur l’un des jeux : lorsque la femme contracte son périnée, le petit oiseau monte dans le jeu, lorsqu’elle relâche, le petit oiseau redescend. Une douzaine de jeux sont proposés dans notre application. L’appareil a été développé avec la kinésithérapeute spécialisée en pelvi-périnéologie, Sandrine Galliac-Alanbari.»

Une cible large

Contrairement aux idées reçues, l’incontinence, première cause d’utilisation de Perifit, concerne une grande majorité de femmes et parfois, dès l’âge de 18 ans, d’après Marie-Anne D. : «Un gros quart de nos utilisatrices utilisent Perifit en post-partum. La moitié d’entre-elles l’utilisent pour des raisons d’incontinence. Un tiers a plus de 50 ans. Beaucoup sont concernées par un post-partum long, du fait qu’elles ne se sont pas bien occupées de leur périnée après leur accouchement. Souvent, ces femmes voient une aggravation de leurs symptômes de l’incontinence au moment de la ménopause. Le gros sujet est donc l’incontinence. Il est important d’aller consulter en amont afin de déterminer les raisons de cette incontinence. Nos utilisatrices les plus jeunes ont 18 ans. Il existe une grande prévalence de l’incontinence chez les grandes sportives : gymnastes, joggeuses… Ici, le périnée subit une pression intra-abdominale. La tranche d’âge est donc très large, de 18 à 90 ans».

Un vrai sujet de santé quotidienne Lorsque l’on pense périnée, on pense souvent à l’accouchement, ce qui est juste mais partiel comme l’explique Marie-Anne D. : «Le périnée est un muscle. Une femme sur trois dans le monde souffre de dysfonctionnement du périnée. Les principaux dysfonctionnements du périnée sont : l’incontinence (beaucoup de nos clientes de 40 ans portent des couches pour adultes), les effets liés au post-partum, la descente d’organes dont le périnée est un véritable soutient (une femme de plus de 50 ans sur trois souffre de descente d’organe) et la perte de plaisir et de confort sexuel». C’est donc un sujet à prendre en compte.