La peau noire... Quelles différences ?

Aspects physiologiques et histologiques

Les rayons lumineux, qu’ils soient naturels ou artificiels, sont composés de toutes les longueurs d’ondes, allant du bleu au rouge. L’absorption de ces rayons lumineux par les différentes couches cellulaires de l’épiderme et par les différents pigments qui s’y trouvent va modifier la couleur réfléchie en absorbant spécifiquement certaines longueurs d’ondes.

On aura donc des nuances fort différentes selon la qualité et la quantité des pigments dans l’épiderme.

La mélanine ou pigment
Ce qui fait la grande différence des couleurs de peau est le contenu en mélanine ou pigment qui est responsable de la plus grande composante colorimétrique.

Chez le sujet blanc, il existe des variations relativement peu importantes, le contenu en mélanine étant lui-même peu variable. C’est la quantité de sang circulant dans les vaisseaux qui produit une teinte rosée plus ou moins prononcée. Cette coloration rosée modifie la couleur de la mélanine.

Chez le sujet noir, les variations de couleur sont dues à des différences, éventuellement considérables, d’un sujet à l’autre, la composante vasculaire étant relativement faible.

Il existe trois types de pigments :
- le pigment rouge ou phéomélanine des sujets roux,
- le pigment noir (eumélanine) de petite taille, présent chez les sujets caucasoïdes,
- le pigment noir de grande taille, présent chez les sujets de type négroïde.

La transmission de la qualité de la mélanine est sous une dépendance génétique très étroite.
Les expositions solaires stimulent les mélanocytes. Cette stimulation est nettement plus marquée chez les sujets blancs que chez les sujets noirs.

Cependant, les zones habituellement cachées sont nettement plus claires chez les sujets noirs qui sont donc fort capables d’une pigmentation adaptative.

Les réseaux vasculaires et capillaires
Sous l’épiderme, se trouvent les réseaux vasculaires, capillaires, responsables de la nutrition de l’épiderme, mais également susceptibles de répondre aux variations thermiques exogènes.

Chez le sujet noir, ce réseau vasculaire serait plus développé. En effet, il doit évacuer la chaleur produite par l’absorption des rayons lumineux par la mélanine.

Chez le sujet blanc, cette absorption étant moins importante, les écarts thermiques sont également moins grands et, donc, les facultés d’adaptation vasculaire moins importantes.

Il faut souligner que la vascularisation qui donne cette teinte rosée est normalement peu visible chez le sujet noir très pigmenté. Lors d’un maquillage, il est important d’amener une teinte rosée supplémentaire, ce qui est très recherché d’un point de vue esthétique. Le sujet blanc aurait tendance à rechercher, au contraire, à atténuer la rougeur naturelle.

La sécrétion sudorale
La sécrétion sudorale est une troisième composante. Les glandes sudorales chez les sujets noirs sont nettement plus développées que chez les sujets blancs. Ceci est également un phénomène d’adaptation à la chaleur, mais il a pour corollaire un aspect luisant de la surface et le dépôt au niveau de la couche cornée d’un matériel lipidique contenant des sels minéraux très abondants. Par réaction à la chaleur ambiante ou à la lumière absorbée, le sujet noir perspire plus abondamment.

Ce phénomène va donc entraîner quelques exigences particulières au niveau du maquillage et du confort. En effet, avec la sueur, s’éliminent des amines, produit de dégradation cellulaire qui reflète, dans une certaine mesure, la nature du régime alimentaire du sujet.

À retenir

C’est l’aspect extérieur de l’épiderme qui fait finalement contact avec l’environnement et avec les personnes qui nous entourent. La couche cornée chez le sujet noir est un peu plus épaisse que chez le sujet blanc, mais surtout la desquamation est différente. Alors que la desquamation du sujet blanc se fait par petits éléments pratiquement invisibles à l’oeil nu, la desquamation chez le sujet noir, probablement à cause de la mélanine présente dans les couches cornées, se fait sous forme de petites lamelles micasées plus ou moins colorées par le pigment. Cette desquamation poussiéreuse entraîne un aspect atone de la surface. Cet aspect atone est relativement compensé par la sudation naturelle.

Celle-ci n’est cependant pas suffisante et il n’est pas rare d’observer, en certains points du corps, des zones blanchâtres considérées comme inesthétiques.

En conclusion, la peau noire a donc par définition une couleur soutenue dépendant étroitement du bon fonctionnement du système mélanocytaire. Toute atteinte pathologique de l’unité épidermique de mélanisation, que ce soit par défaut ou par excès de production de mélanine, va donc se traduire par un aspect particulièrement inesthétique.

Chez le sujet blanc, c’est la rougeur qui est le signal de bien des affections dermatologiques. Chez le sujet noir, c’est l’hypo-pigmentation ou l’hyperpigmentation.