Apprenez à comprendre le langage du corps !
Imaginez des centaines de fils ou de canaux de lumière le parcourant de la tête aux pieds. Des vagues d’énergie l’habitent : c’est la danse de la vie, c’est une pulsation rythmique qui ne s’arrête jamais, c’est un véritable miracle chaque seconde.
Un autre miracle dont votre cliente n’a pas conscience, c’est sa respiration. Qui commande sa respiration ? Non, ce n’est pas elle. Là aussi le mystère de la vie agit. Des vagues d’énergie de vie parcourent son corps et déclenchent automatiquement son inspir et son expir.
Demandez-lui de se concentrer 5 ou 10 minutes sur sa respiration et d’entrer dans un état de relaxation, dans un état modifié de conscience.
Elle découvrira ensuite l’histoire de chaque partie de ce corps. Elle apprendra que chacun de ses segments la relie à son historique psycho-affectif.
Et puis elle avancera dans cette aventure pour découvrir que chaque partie est liée à un mythe : l’inconscient collectif se retrouve aussi dans le corps.
Incitez-la à aller plus loin encore, à la découverte d’elle-même jusqu’aux cuirasses qui l’isolent du monde. Des cuirasses protectrices pas si protectrices que cela puisqu’elles correspondent à ces émotions refoulées.
Ah ! Les émotions, encore elles, on ne peut décidément pas y échapper.
Votre cliente va découvrir qu’elles sont encore à travailler, à évacuer, que son corps doit s’en libérer pour renaître.
La dernière étape, la plus belle : découvrir les milliards de mouvements et d’expressions que son corps peut faire.
La danse : bouger ce corps, le libérer de tous ses blocages, le libérer par le mouvement. Pouvoir librement exprimer chaque étape de sa vie, chaque sentiment : la joie, la tristesse, la colère, la peur, la haine, l’amour…
Aimer son corps et réaliser qu’il est un temple sacré où son âme peut expérimenter, apprendre et évoluer. Sans lui, elle ne peut évoluer.
Son corps est un temple sacré dont elle doit prendre soin, qu’elle doit chérir mais pas idolâtrer.
C’est son vêtement d’une vie mais pas un vêtement raide et inanimé. Son corps physique lui permet de sentir l’énergie, de sentir qu’il se passe quelque chose en elle.
Plus elle s’élève en conscience, plus les blocages énergétiques disparaissent, plus les cuirasses sautent, plus son corps s’affine, plus elle peut sentir le miracle de la vie…
Alors, découvrons ensemble ce qu’est le langage du corps. Ainsi, vous devinerez rapidement qui est votre cliente.
Le corps de votre cliente
Ses mains
Traditionnellement, la main droite est associée à la justice, au bien, tandis que la main gauche est liée au mal.
Une main fermée est signe de secret et une main ouverte signifie l’absence de crainte, le révélé. Les mains sont liées à la prise ou au lâcher-prise.
Les mains sont aussi liées au don, puisque c’est avec elles que l’on donne une caresse, un cadeau ou de l’énergie (imposition des mains). La paume et les doigts sont des capteurs-émetteurs d’énergies.
Au bout de chaque doigt commence ou finit un méridien d’acupuncture.
- le pouce : doigt de Vénus, lié à la tête,
- l’index : doigt de Jupiter, lié à la vésicule biliaire,
- le médius : doigt de Saturne, lié à la rate/pancréas,
- l’annulaire : doigt du Soleil, lié au foie,
- l’auriculaire : doigt de Mercure, lié au coeur.
Elles servent à entrer en contact avec les autres (on tend la main pour dire bonjour, on parle avec les mains), à être créatif.
L’échange entre la mère et l’enfant se fait par les mains avant la parole.
Des douleurs aux mains indiquent que votre cliente à un problème dans son rapport à l’action manifestée sur le monde extérieur (volonté de contrôle ou refus d’agir).
Psychologiquement, la main gauche est en rapport avec les sentiments et la main droite est en rapport avec le raisonnement. La main est un emblème royal, signe de domination.
Dans le Bouddhisme et l’Hindouisme, plus de cinq cents mudras (gestes de la main) sont utilisés dans les rites et les danses.
Ses pieds
«Pied qui fais croistre un désir en sa marche… Pied enrichy de cinq orteils divers. Pied amoureux de l’autre sans envie… Pied qui suyt l’autre en ordre et par compas…» François Sagon, XVIème siècle.
Les pieds représentent la stabilité, l’ancrage et la liberté de mouvement. Ils puisent l’énergie du sol. L’expression populaire ne dit-elle pas :
«Avoir les deux pieds sur terre ?». Ils sont aussi liés à l’enfance et surtout à la vie intra-utérine. Ils symbolisent la prise de départ : c’est l’évolution et l’équilibre.
Un problème aux pieds peut être lié à un refus de la réalité, un souvenir douloureux de l’enfance qui refait surface, une peur de grandir.
À un niveau psychanalyste, le pied est aussi un symbole phallique comme nous l’indiquent les expressions populaires telles que :
«Trouver chaussure à son pied» et «Prendre son pied».
Le pied révélerait la force (ou non) de l’âme : le pied vulnérable d’Achille ou boiteux d’Héphaïstos nous indique leur faille.
Tout comme les doigts, chaque orteil possède un méridien. Ils représentent les terminaisons «fines» des pieds. Ils sont les «détails», les finitions.
Ce ne serait jamais un hasard lorsque votre cliente se tord, s’écrase ou se brûle un orteil, il s’agirait chaque fois «d’un processus “léger” d’une recherche d’expression et/ou d’évacuation d’une tension relationnelle».
À l’extrémité de chaque orteil, se trouve un point énergétique appelé le «point de source» ou le «point de printemps».
Ses bras
Les bras sont liés à la prise (au sens large), tel que «prendre dans ses bras». Ils représentent la phase de passage des volontés ou des désirs d’action, de l’inconscient au conscient.
Des tensions dans les bras peuvent témoigner d’une difficulté à agir (échec, impossibilité à réaliser quelque chose, peur de l’action, etc.). C’est plutôt le contact d’amour de fraternité («bras dessus, bras dessous»), d’amitié.
C’est l’acceptation ou non de prendre dans ses bras. C’est aussi la faculté de prendre la situation «à bras-le-corps» ou de les «porter à bout de bras». Le coude, lui, est la «porte, la barrière» de l’acceptation.
Sa gorge
On y retrouve tous les dits et les non dits, conscients ou inconscients. C’est le siège de l’expression et de la communication.
C’est le lieu de passage de l’air, la nourriture, la voix, etc. C’est aussi le siège de nos émotions et de nos angoisses : «la gorge serrée» ou «une boule dans la gorge» nous les indiquent.
Une situation actuelle ou passée que votre cliente «n’avale pas» se manifestera au niveau de sa gorge.
Son foie
Le foie est le siège de la colère. Le plexus solaire est le centre énergétique lié aussi bien aux colères qu’aux peurs et aux angoisses. Les problèmes hépatiques seraient le signe que votre cliente «digère» mal quelque chose dans sa vie ou qu’elle n’évacue pas ses colères.
Sa peau
Il est dit aussi que la peau est le rempart ou le lien entre soi et les autres. En effet, tous les problèmes cutanés résistant aux médicaments et divers traitements, tels que l’eczéma ou le psoriasis par exemple, proviendraient plus ou moins d’un problème inconscient entre votre cliente et les autres.
Son dos
Presque toujours, cette partie du corps suggère l’expression «en avoir plein le dos». Lorsque votre cliente assume trop de choses, lorsque les problèmes sont trop lourds à porter, elle en a vite «plein le dos».
Mais il y a aussi sa colonne vertébrale, dans laquelle s’inscrivent ses libérations, ses accomplissements, ses réussites, ainsi que ses peurs, ses blocages, ses refus d’évoluer, d’épouser, d’aimer.
Lorsqu’elle se plaint d’une douleur située au bas du dos et que celle-ci ressemble à la douleur de l’accouchement (alors qu’elle n’est pas enceinte) c’est que, peut-être, elle accouche de quelque chose (psychologiquement, symboliquement).
Ses yeux
Les yeux sont la fenêtre ouverte sur la conscience, ils symbolisent la capacité de discernement et de voyance. Les yeux reflètent les émotions, les sentiments et, dit-on «Les yeux sont le miroir de l’âme».
C’est aussi lié à la capacité de voir (psychiquement), d’être aveuglé. Psycho corporellement, le contact visuel n’est pas uniquement une forme de reconnaissance, c’est aussi un moyen d’établir un contact énergétique avec votre cliente.
L’oeil émettant un faisceau d’énergie, vous la touchez avec les yeux. Les yeux peuvent irradier de l’amour mais aussi de la colère ou de la haine. Une colère exprimée par le regard peut parfois être violente au point de figer l’adversaire sur place. Et un regard peut être si haineux qu’il glacera une personne sensibledans la seconde.
L’oeil myope est un oeil effrayé mais le myope est coupé de sa propre peur. C’est souvent une peur de l’enfance, une peur de l’expression de colère dans le regard des parents. Pour ne plus voir ce regard, l’enfant va développer une myopie qui crée une distance, un écran entre la colère parentale et lui.
S’il n’y a pas de colère ou de haine chez les parents, cet écran permettra à l’enfant de mettre une distance entre lui et une situation qu’il n’accepte pas (divorce, conflits parentaux, alcoolisme parental, exhibition, etc.).
La myopie apparaît souvent juste avant la puberté : elle est alors associée à l’anxiété que ressent l’enfant face à sa sexualité.
Le strabisme est une tentative de déjouer la réalité de l’hostilité : la menace est éliminée par le rétrécissement du champ visuel.
Sa voix
Un Maître raconte qu’un jour il rencontra un homme à Calcutta qui se vantait de pouvoir utiliser un Raga (sorte de mantra chanté) contre le mal de tête et un autre contre le mal de dents, et encore un autre contre le mal de ventre.
Ce qui frappa le Maître, c’est la voix profondément dysharmonieuse de cet homme, «Car, dit le Maître, la voix reflète l’état d’harmonie de la personne. Et apparemment, le savoir de cet homme n’allait pas jusqu’au pouvoir de le guérir de sa propre dysharmonie».
Tout comme l’oeil est une fenêtre sur l’âme, la voix de votre cliente est l’indicateur de son équilibre.
Si elle est «cassée» intérieurement, sa voix le sera aussi. Si l’harmonie entre le physique et la voix est brisée, votre cliente peut devenir boulimique, alcoolique, droguée, etc.
Les extinctions de voix, les enrouements, sont les signes d’une difficulté à exprimer ce que votre cliente est, ce qu’elle pense, ressent.
Sa respiration
Cet inspire et cet expire permanents et communs à tout être vivant passent inaperçus la plupart du temps. Ce n’est que lors d’une concentration sur sa respiration que votre cliente réalise le miracle qui se produit en elle, cette vague d’énergie vitale et magique qui monte et descend dans son corps, ce ying et ce yang.
Chaque organe et chaque cellule de son corps respirent. Ils aspirent à l’oxygène et rejettent du dioxyde de carbone dans un processus connu comme phénomène de respiration interne : l’activité pulsatile fondamentale de la vie.
L’animal illustrant le mieux cette respiration est la méduse, se déplaçant dans l’eau grâce à ses mouvements pulsatiles. Cette sorte de respiration, cette expansion, puis contraction, puis à nouveau expansion…
Les mouvements d’expansion et de contraction sont les signes de la force de vie d’un organisme.
Le corps et les émotions
Le mot émotion, impliquant l’action, vient de deux mots grecs : e - motion, sortir du mouvement, quelque chose pousse à faire.
Les émotions sont vécues comme des réponses du corps.
Les sentiments refoulés
Lorsqu’une impulsion est consciemment refoulée, cela entraîne une violente contraction musculaire.
Les muscles deviennent rigides et l’énergie de l’impulsion s’y imprime. Des muscles rigides rendent impossibles les mouvements spontanés, le corps perd alors toute grâce. Les muscles chroniquement tendus donnent au corps une apparence de rigidité.
Si vous êtes face à une cliente corporellement rigide, vous pouvez en déduire que ses émotions n’ont pas été évacuées, exprimées.
La contraction musculaire (inconsciente) a pour effet de restreindre la respiration. Lorsqu’une respiration est complète, des ondes respiratoires parcourent le corps entier ; s’il y a contraction, les ondes respiratoires sont freinées.
Une respiration amoindrie entraîne une baisse d’énergie vitale, ainsi la vitalité globale du corps est réduite. Les émotions sont classifiées sous forme de paires, en opposition, comme les pôles :
Amour ⇔ Haine
Joie ⇔ Tristesse
Peur ⇔ Colère
La peur et la colère empruntent le même parcours corporel : «Dans la colère, les ondes sont tournées vers l’extérieur, remontant à travers les muscles du dos, redressant le dos pour le préparer à une attaque, comme un chien ou un chat, puis se déplaçant dans les bras ou les dents».
«En cas de peur, le courant s’inverse : les globes oculaires roulent vers l’intérieur, la tête est rejetée en arrière, contractant le cou, et les épaules se redressent.Tout le corps se contracte et se rétracte.»
La peur a un effet paralysant sur l’esprit. La colère et la rage peuvent être exprimées en frappant, mordant, en donnant des coups de pieds ou en tordant une serviette de toilette.
Ainsi, l’énergie émotionnelle est évacuée et ne s’imprime pas dans la masse musculaire. Inversement, une énergie de rage refoulée se traduit par une rupture de la ligne naturelle du dos : «Un aplatissement de la courbe poussant le pelvis vers l’avant, détruisant tout sentiment de dignité chez une personne».
Et surtout, une tension musculaire située en haut du dos et des épaules recourbées. Alexander Lowen, psychanalyste, révèle que le sentiment de haine est de «l’amour gelé». Si votre cliente exprime ses sentiments, elle ne gèlera pas.
Mais la répression de ses sentiments, par le biais d’une tension musculaire (imperceptible) créera une carapace gelée qui emprisonnera son coeur et le sentiment d’amour, d’où le terme d’«amour gelé».
Quant à l’humiliation, la tête est baissée et inclinée. Le sentiment de fierté se traduira par contre par la tête haute.
Les pleurs réprimés sont corrosifs pour les organes internes et en particulier les intestins. Si votre cliente souffre de colite, elle pleurera intérieurement parce qu’elle ne peut ou ne veut pas pleurer extérieurement.
Si, enfin, elle se donne l’autorisation de pleurer, «Il ne s’agit pas de pleurer longtemps, mais de pleurer suffisamment profondément pour atteindre le fond du puits, la cavité de l’abdomen».
Les cuirasses
Wilhelm Reich a été le premier à parler de cuirasses psychocorporelles. Il en a déterminé sept, liées aux sept chakras : la cuirasse oculaire, la cuirasse orale, la cuirasse du cou, la cuirasse thoracique, la cuirasse diaphragmatique, la cuirasse de l’abdomen et la cuirasse pelvienne.
Marie Lise Labonté, elle, a détaillé les cuirasses corporelles en fonction des âges et de la construction psychico-affective et sociale.
Les cuirasses d’identification
«Nous nous sommes couverts de celles-ci dans la recherche d’une identité à travers nos parents, l’autre, les clans, la mode ou la société. Elles sont reliées à notre histoire parentale et sociale. Elles font partie de la légende de nos conditionnements et des cages dorées que nous avons choisi d’habiter.»
Les cuirasses de base
«Elles sont bâties pendant la vie intra-utérine jusqu’à l’adolescence et même après. Ce sont les couches de défenses qui sont installées en réaction de survie devant les différentes agressions rencontrées. Elles sont liées à notre histoire profonde et inconsciente.»
Conclusion
Grâce à vos mains douces et expertes, vous permettez à votre cliente de se reconnecter à son corps, à sa richesse profonde. Si votre cliente est sereine, cela veut dire qu’elle est présente dans son corps, elle ressent les émotions positives comme la paix, le calme et la joie.
À l’inverse, si votre cliente est stressée, elle est «coupée» de son corps, puisqu’elle fuit la moindre émotion négative. La déstresser, c’est lui permettre de se réconcilier avec son corps et de lui faire comprendre qu’elle peut vivre en harmonie avec sa tête et son corps.
N’hésitez pas à lui conseiller la danse, la marche, la natation, le qi gong ou le taï chi chuan (mouvements énergétiques chinois) et de fréquents modelages.
Ainsi, elle deviendra comme les amoureux qui «ne voient pas seulement avec les yeux, mais avec le corps tout entier».