La cicatrisation : le saviez-vous ?

Certaines se font discrètes, d’autres moins et la vie peut en être chamboulée. D’un point de vue fonctionnel, la cicatrice peut provoquer des démangeaisons sévères, une sensibilité accrue, voire être carrément douloureuse. D’un point de vue psychologique, elle peut impacter le sommeil, la qualité de vie, entamer fortement l’estime de soi lorsqu’elle est visible. Et le temps n’adoucit pas toujours les choses.

«Quelle que soit son origine, la cicatrice marque le psychisme. Favoriser sa disparition permet de répondre à une souffrance. Par exemple, dans le cas d’une opération pratiquée chez un patient atteint de cancer, la cicatrice demeure à tout jamais liée à la maladie, elle agit chaque jour comme un rappel du cancer, elle empêche le patient de passer à autre chose. Dans le cas de la médecine esthétique, y avoir recours est souvent une manière de mieux s’aimer. Mais l’acte ne doit pas se voir, s’il laisse une trace, le geste est contre-productif, il ne va pas dans le sens d’améliorer la vie de la personne» écrit le Dr Marketa Saint Aroman, Médecin généraliste, Membre de l’AAD et Directrice Médicale A-Derma.

Une cicatrice marque à jamais le psychisme

Cicatriser, un processus naturel

Lorsqu’on se blesse, se met automatiquement en route un processus naturel qui permet à la peau lésée de s’autoréparer. Il peut durer plusieurs mois selon la profondeur de la plaie et suit systématiquement la même évolution.

Il existe plusieurs types de marques inesthétiques : 

- la cicatrice déprimée, en creux,

- la cicatrice hypertrophique, en relief,

- la marque cicatricielle étirée qui est la vergeture.

C’est lors de la phase de remodelage que se joue l’aspect plus ou moins esthétique de la cicatrice et de la vergeture. Une des façons d’agir activement sur cette phase est de masser la plaie fermée.

En effet, le massage :

- assouplit les tissus et réduit les adhérences,

- stimule la micro-stimulation,

- permet de conserver une cicatrice bien hydratée.

Trois paramètres qui mènent à une cicatrisation plus esthétique.


La croûte est un échec de la cicatrisation
- La formation de croûtes lorsque la plaie sèche à l’air libre entrave la bonne marche de la cicatrisation et favorise les cicatrices. L’idéal est de maintenir l’hydratation, l’humidité de la plaie.
- Les bactéries de la flore cutanée sont favorables à la cicatrisation. Il faut donc veiller à ne pas détruire la flore saprophyte bénéfique pour la peau.



3 Phases successives

1 – Phase vasculaire et inflammatoire

Elle débute par un processus de coagulation pour arrêter le saignement auquel succède la phase inflammatoire qui persiste au maximum 7 jours. La plaie est alors nettoyée par des cellules spécialisées : c’est la phase dite de détersion.

2 – Phase de réparation tissulaire

Elle se caractérise par la fabrication de nouvelles cellules du tissu épidermique et l’apparition de la matrice extracellulaire au niveau du derme. De nouveaux vaisseaux se forment et la prolifération cellulaire rapproche les bords de la plaie pour la fermer.

3 – Phase de remodelage

Elle dure de 2 mois à 2 ans, en fonction de la sévérité de la lésion et des capacités de chaque individu à cicatriser. Le collagène se densifie et le réseau vasculaire s’organise. Ici, la réduction de l’inflammation est cruciale. Plus l’inflammation est intense, plus le tissu de régénération est important et plus la marque sera visible.



Plus la cicatrisation est rapide, moins elle laisse de marques
La façon dont la peau va cicatriser est souvent une grande inconnue, même pour les professionnels de santé. Les chirurgiens avouent que c’est le paramètre d’une opération qu’ils maîtrisent le moins. Plusieurs facteurs peuvent en effet impacter l’apparence de la cicatrice : la génétique, l’âge, l’environnement, la sévérité de la plaie, l’absence de traitements mais aussi la localisation de la blessure. Si elle se situe sur une zone soumise à des mouvements, la cicatrisation sera plus complexe.