Biologie cutanée, dermatologie… Questions/Réponses

Question de Cindy

Bonjour Dr Gérard Peyrefitte, j’aimerais en savoir plus sur l’eczéma de contact (causes ? conséquences ?...).

Réponse du Dr G.P.

L’eczéma de contact ou eczéma allergique est dû à une réaction de la peau provoquée par un agent externe, nommé allergène.«N’importe qui peut devenir allergique à n’importe quoi.»

Cet aphorisme n’est pas rassurant, mais il s’avère bien réel ! Il existe cependant deux grands coupables,
- le nickel (allergène majeur rencontré dans les bijoux, accessoires du type fermeture éclair, bouton de jean et les objets métalliques tels que ciseaux, aiguilles, pièces de monnaie…) 
- et le chrome (utilisé dans les industries du ciment, des colorants…).

Quant aux produits cosmétiques, des eczémas de contact sont toujours possibles mais rares. Pour les éviter, il ne faut utiliser que des produits dont la formulation est clairement indiquée.

À noter :
- Cette dermatose ne se développe pas au premier contact : il faut parfois des mois, ou même des années, pour que la peau réagisse.
- Il faut impérativement supprimer l’allergène pour que la dermatose guérisse.



Question de Charline

J’aurais aimé savoir s’il existait un risque, un danger, si une femme enceinte (à n’importe quel stade de grossesse) effectue un tatouage permanent (par exemple, un maquillage permanent ou un tatouage «classique» sur la peau) ? Si oui lesquels ? Des conséquences sur le bébé ?

Réponse du Dr G.P.

Cette question m’embarrasse beaucoup.
En effet, les produits appliqués (et a fortiori « i m p l a n t é s » ) dans la peau posent toujours le problème de leur éventuel passage dans le sang avec la possibilité d’effets non désirés dans divers organes du corps.

- Sont-ils destinés au seul épiderme ? Aucun danger puisque l’épiderme ne contient aucun vaisseau sanguin, si bien que le produit ne sera pas véhiculé dans l’organisme. Encore faut-il que le produit ne quitte pas ce tissu de 1 mm d’épaisseur…

- Par contre, si le produit parvient dans le derme qui est gorgé de sang, il peut bien sûr diffuser dans tout l’organisme et donc, pourquoi pas, jusqu’au fœtus par le sang de la mère, via le placenta…

- Quelles conséquences pour le bébé ? Il faudrait au moins connaître la composition des produits du tatouage pour aborder le sujet !...

Mais, a priori, il serait peut-être judicieux d’effectuer cette intervention après l’accouchement.



Question de Louis

Je vous adresse cette photo d’une de mes clientes victime, début mai, d’un violent coup de soleil alors qu’elle ne s’est exposée qu’une petite demi-heure à la terrasse d’un café. Elle est très étonnée car elle a une peau très mate et n’est pas du tout sujette aux coups de soleil.

Réponse du Dr G.P.

Il s’agit certainement d’une réaction dite phototoxique, une réaction cutanée anormale due à un conflit entre une radiation lumineuse et une substance nommée chromophore présente dans la peau, où elle est arrivée par voie sanguine ou par voie transcutanée (on dit plutôt «épicutanée»).

•  L’aspect réalisé est bien celui de la photo  : un «super coup de soleil», disproportionné par rapport à l’intensité de l’exposition et strictement limité aux régions irradiées. Le délai d’apparition est variable : immédiat ou au bout de quelques heures, parfois même de 1 à 3 jours après l’exposition aux UV.

•  Il faut demander à cette personne si elle prenait des médicaments (antibiotiques, anti-inflammatoires…) pendant cette période, car ils sont souvent en cause. La réaction se manifeste dès la première prise du médicament, à condition qu’il soit en concentration suffisante dans la peau, tout comme la dose de rayonnement UV. Ainsi, la prise en hiver, en ville, de tel ou tel médicament sera parfaitement tolérée mais déclenchera, aux sports d’hiver, un cataclysme.

•  Mais d’autres substances sont également responsables de réactionsphototoxiques, par voie épicutanée : des substances présentes dans certains végétaux («dermite des prés»), des substances incorporées comme parfum dans des cosmétiques («pigmentation des parfums»)…

À noter :
Les UV A étant en cause comme les UV B, une mise en garde relative à l’effet photosensibilisant d’un certain nombre de médicaments administrés par voie interne ou en étant appliqués sur la peau doit figurer (en caractères apparents et indélébiles) sur le corps des appareils de bronzage ou sur une plaque située sur le mur à proximité de l’appareil.