Produits bio VS produits classiques

1 - Les produits biologiques sont meilleurs pour la santé

Vrai et Faux
Les produits classiques renferment couramment de nombreux additifs qui font régulièrement la une des médias à cause de leurs éventuels effets néfastes sur la santé. Il s’agit par exemple des conservateurs (avec les dérivés du parabène, le triclosan), les nanoparticules (telles que le dioxyde de titane, la silice, les oxydes de zinc et de fer), des molécules issues de la pétrochimie (comme l’hydroxyanisole butylé, l’hydroxytoluène butylé ou les parfums synthétiques). 

Ces composés sont pointés car ils augmenteraient le risque de divers cancers et maladies. 

Les produits biologiques sont, pour leur grande majorité, dépourvus de ces substances nocives. 

Ils sont donc globalement bien meilleurs pour la santé que les produits classiques.

Toutefois, ils peuvent contenir des huiles essentielles. Or l’utilisation de ces dernières n’est pas forcément sans risque pour la santé. En effet, les huiles essentielles mal utilisées (en forte dose par exemple) peuvent présenter un risque d’intoxication pouvant entraîner des troubles endocriniens ou neurologiques. Cependant, ce risque est très limité dans les produits cosmétiques car elles sont utilisées correctement. Toutefois, l’utilisation de produits contenant des huiles essentielles est déconseillée pour les femmes enceintes et les enfants (mais cela est clairement indiqué sur les emballages des produits cosmétiques concernés). 

2 - Les produits biologiques sont plus chers

Faux
Vous le savez bien, il existe un écart de prix très important au sein même des produits cosmétiques classiques entre les produits d’entrée de gamme ou les marques de distributeurs et les produits de luxe. Il en sera de même pour les produits cosmétiques biologiques. Donc, il est bien difficile de répondre à cette question.

Les matières premières issues de l’agriculture biologique sont plus chères que celles issues de l’agriculture traditionnelle (de l’ordre de plus 25 %). Mais, la part des matières premières dans le coût de revient total d’un produit cosmétique est limitée. 

Ainsi, cette différence n’agit que très peu sur le prix de vente du produit. Les éléments qui font sensiblement varier le prix de revient (et donc de revente) sont la part de l’innovation, du marketing ou de la distribution. Et là, tous les produits cosmétiques sont concernés.

3 - Les produits biologiques ne contiennent que des matières végétales

Faux
Selon la charte Cosmébio, un produit cosmétique peut être dit biologique s’il contient au moins 95 % de matières naturelles ou d’origine naturelle. Il peut s’agir de matières d’origine végétale (telles que des huiles et des beurres végétaux, des extraits de plantes…) ou d’origine animale, dans certaines conditions (telles que la cire d’abeille, le miel, la propolis, le lait…). 

Donc, un produit biologique peut contenir, en petite quantité tout de même, des matières d’origine pétrochimique.

Cependant, le cahier des charges Cosmébio interdit l’utilisation de nombreuses matières synthétiques connues pour leurs effets néfastes sur la santé et/ou l’environnement (comme par exemple les parabens, le phénoxyéthanol, le PEG, le sodium laureth sulfate…).

Sous couvert de la norme ISO16128, un produit bio peut contenir des ingrédients nocifs

4 - Tous les produits fabriqués à partir de matières végétales sont biologiques

Faux
Toutes les matières végétales ne sont pas biologiques. Pour qu’une matière première soit considérée en tant que telle, il faut qu’elle soit produite dans le respect des règles de l’agriculture biologique (sans l’utilisation de pesticide, en respectant la saisonnalité…). Seulement ces matières sont considérées comme biologiques. 

Et donc, pour qu’un produit cosmétique soit labellisé Cosmébio, il faut qu’au moins 95 % de ses matières premières d’origine végétale soient issues de l’agriculture biologique.

Ainsi, certaines marques jouent sur l’ambiguïté des mots biologiques et naturels. Elles proposent des produits cosmétiques contenant un fort pourcentage de produits naturels mais non biologiques. Mais le consommateur connaît-il lui vraiment la différence ?

Remarque
La récente norme ISO 16128 établit des définitions permettant de distinguer les ingrédients et les dérivés d’origine biologique de ceux d’origine naturelle. Elle établit aussi un mode de calcul du pourcentage d’ingrédients bio ou naturels d‘un produit fini. 

Cependant, cette norme ne fixe aucun critère de composition. Ainsi, sous couvert de cette norme, un produit cosmétique ayant un fort taux d’ingrédients naturels ou biologiques pourra être présenté en tant que tel même s’il contient des ingrédients pouvant être nocif pour la santé ou l’environnement. 

5 - Les gammes de produits biologiques sont plus restreintes

Vrai
Il existe de très nombreux produits cosmétiques biologiques, répondant à de nombreux besoins (soins spécifiques aux types de peau, hygiène, bien être…). Cependant, ils sont majoritairement produits et distribués par des entreprises de petite taille et donc de faible notoriété. 

Ainsi, les produits sont souvent relativement identiques et réutilisent les mêmes recettes. 

L’innovation est plutôt restreinte. 

Les grandes marques de cosmétique tardent à proposer des produits biologiques. Si elles le faisaient, elles pourraient certainement proposer des gammes plus étendues et intégrant leurs différentes innovations.

Cependant, elles ne le font pas car la production à l’échelle industrielle des produits cosmétiques est compliquée. Le stockage des matières premières végétales est sensible (bien plus que celle des matières synthétiques), leur approvisionnement suit une certaine saisonnalité, il leur faudrait gérer deux stocks bien distincts de matières premières parfois similaires mais d’origines différentes (conventionnelle ou biologique)… 

De plus, la fabrication de certains produits de maquillage biologiques est très difficile. 

Toutefois, il faut souligner que les entreprises entrant dans cette démarche écologique sont très méritantes car la réalisation de produits cosmétiques certifiés biologiques est un vrai tour de force. En effet, pouvoir proposer des produits efficaces, sensoriellement attractifs et répondant aux exigences réglementaires tout en étant limité dans le choix des ingrédients est un véritable casse-tête.

Il existe de nombreux labels, le plus exigeant est Cosmébio

6 - Les produits biologiques sont plus sensibles lors de leur conservation

Vrai mais…
L’interdiction d’utiliser plusieurs agents conservateurs dans les produits biologiques pourrait les rendre plus vulnérables à la prolifération des micro-organismes. Cependant, il existe plusieurs moyens de ralentir ce phénomène. Plusieurs huiles essentielles peuvent être utilisées pour leur effet bactéricide très puissant. Des contenants plus sûrs sont utilisés : par exemple l’utilisation de tubes permettant de prélever plus proprement les produits ou de récipients en aluminium qui est une matière offrant une très bonne protection contre les germes. Ainsi, les produits biologiques passent très convenablement les tests de vieillissement.

De plus, afin d’éviter les problèmes dus à une période de stockage trop longue, la durée de conservation préconisée pour les cosmétiques bio est plus courte que celle des produits classiques (de 6 à 12 mois selon le type de produits pour les cosmétiques bio contre 6 à 24 mois pour les cosmétiques classiques).

7 - Les produits biologiques sont moins allergisants

Faux
Pour rappel une allergie est une réaction exagérée de l’organisme face à un composé considéré, à tort, comme dangereux. Il s’agit d’une réponse du système immunitaire qui déclenche une réaction inflammatoire (accompagnée des signes classiques : rougeur, sensation de chaleur, douleur et gonflement). Ainsi de nombreux composés peuvent être des allergènes, cela dépend des individus.

Les végétaux renferment plusieurs molécules allergisantes, tout comme le sont de nombreuses molécules pétrochimiques (parfums, colorants…).

Donc, les produits biologiques ne peuvent pas être considérés comme plus ou moins allergisants que les produits cosmétiques conventionnels.

8 - Les produits biologiques ne sont pas testés sur des animaux

Vrai mais…
Mais il ne s’agit pas là d’une spécificité des produits biologiques car les tests sur les animaux sont interdits dans l’Union Européenne, par la législation, pour tous les produits cosmétiques. 

Ce critère ne peut donc pas être pris en compte pour différencier les produits cosmétiques entre eux.

9 - Tous les produits dits bio respectent les mêmes règles

Faux
Il existe une dizaine de labels encadrant les produits cosmétiques naturels ou biologiques mais tous ne se valent pas, loin s’en faut. Ils ont des exigences bien différentes et plusieurs semblent vouloir entretenir une certaine confusion.

Le plus exigeant de tous est le label Cosmébio ; il assure que le produit cosmétique contient une très grande part de matières premières issues de l’agriculture biologique. Les exigences des autres labels quant à l’origine des matières premières sont bien moindres, surfant sur l’ambiguïté des termes tels que : naturel, écologique, organique, biologique. 

Conclusion

En conclusion, chaque type de produit, biologique ou classique, a ses avantages et ses inconvénients.
Cependant, les produits biologiques ont un dernier avantage très important : leur impact environnemental est bien moindre que les autres cosmétiques. Et finalement, cela est bien souvent la principale motivation pour utiliser ces produits.