Mon concept est proche de la parfumerie, tout en étant bio
Floriane JEAN
Après mon CAP et mon BP Esthétique, j’ai été conseillère beauté en parfumerie ainsi que formatrice et animatrice pour diverses marques. J’ai aussi occupé le poste d’esthéticienne en institut de beauté pendant trois ans. Mon objectif était de pouvoir améliorer mon savoir-faire et voir le fonctionnement de différents types de structures.
La beauté autrement
En 2020, j’ai sauté le pas et j’ai créé mon institut de deux cabines. Je travaille aujourd’hui avec une apprentie, Mathilde. Lors de mes expériences en parfumerie, j’ai commencé à m’intéresser aux composants des produits cosmétiques. J’ai été très déçue de constater que certaines marques de luxe commercialisent des crèmes à plus de 200 euros qui sont composées d’ingrédients synthétiques ou naturels mais ultra-transformés, parfois issus de la pétrochimie, comme le silicone, les conservateurs, les sulfates agressifs, le parfum, etc. Par ailleurs, la dimension écologique qui aujourd’hui occupe une place de plus en plus considérable est à prendre en compte. Nous pouvons tous agir un minimum à notre échelle.
Un concept proche de la parfumerie
J’aime conseiller des produits et parfumer les clientes lors de leur venue. C’est pour cette raison que j’ai fait le choix de travailler avec plusieurs marques pour garder l’idée de la boutique, cela permet aussi aux clientes d’avoir le choix. Je travaille avec les marques Absolution et Minimaliste, Couleur Caramel pour le maquillage, TooFruit pour les enfants, Green Flash pour les ongles et D-Lab pour les compléments alimentaires. Je propose aussi les produits 100Bon pour le parfum même si ce n’est pas bio. C’est de cette manière que j’aime travailler, avec un parfait compromis entre demande client, modernité et naturalité.
Les soins en cabine
Je positionne mon expertise sur le sur-mesure dans les soins visage. Je me propose que trois types de soins visage : manuels ou avec appareils, d’une heure ou d’une heure trente. Ensuite, c’est à nous, expertes, de définir la gestuelle et les produits utilisés pendant le soin en fonction du diagnostic établi auparavant avec Diagmyskin, que j’ai découvert au Congrès International Esthétique et Spa. Par ailleurs, j’essaye le plus possible d’être écoresponsable en cabine, tout en gardant les codes du luxe essentiels à ces moments de détente. J’ai donc conservé le matelas chauffant, la lumière tamisée et le hot cabi. Je limite les consommables comme les cotons, les charlottes ou bien les bandeaux jetables et j’utilise des draps d’examens recyclés.
La clientèle et le bio
Lorsque j’ai créé mon institut, il s’agissait d’une reprise de fonds d’institut. Si j’avais des clientes, il a fallu que je réussisse à les reconvertir aux bienfaits du naturel. Pour ce faire, je leur ai tout simplement expliqué l’intérêt pour leur peau d’utiliser des formulations naturelles, par rapport à des produits qui ne le sont pas. Ensuite est venue une nouvelle clientèle qui, elle, était à la recherche de bio. J’ai toujours évité de véhiculer une image du bio «restreinte» très limitée… car elle ne l’est plus aujourd’hui. Une vraie offre existe avec des cosmétiques très élaborés et certifié bio : parfums, textures, efficacité semblable aux marques de luxe conventionnelles et synthétiques. Par ailleurs, bio ne signifie pas «en retard sur son temps», je suis moderne dans ma proposition avec de la lumière pulsée et différentes techniques comme la cryo ou les ultra-sons…
Message aux esthéticiennes
Il est important de s’informer au-delà du discours commercial des marques. Il faut savoir répondre aux questions de plus en plus nombreuses des clientes. Par exemple, si une cliente demande si un produit est naturel et que vous répondez «oui», uniquement parce que le produit est composé de plantes, est problématique…. Car les produits à base de plantes, ne sont pas tous naturels, il y a les additifs synthétiques ajoutés… Il faut parfaitement connaître les produits avec lesquels vous travaillez, il y a encore trop de méconnaissances sur les formulations.