Je développe mon concept bio en fonction de la demande
Isabelle LEMOINE
J'étais professeure de fitness lorsque j’ai effectué ma reconversion professionnelle suite à une blessure. J’adorais le massage, ce qui m’a poussée à m’engager dans une formation esthétique. J’ai obtenu un CAP Esthétique en 2005.
Le domicile avant l'installation en physique
Après l’obtention de mon CAP, j’ai été salariée dans un institut de beauté quelques mois avant de me lancer dans l’esthétique à domicile. Petit à petit, je me suis rendu compte à quel point l’esthétique à domicile est éprouvant physiquement. C’est ainsi qu’en 2008, après trois années d’activité, j’ai décidé de créer mon institut en physique.
Une prise de conscience pour la réflexion du concept
Lorsque j’ai passé mon CAP, j’étais enceinte et j’ai eu une prise de conscience vis-à-vis des cosmétiques, c’était l’époque des scandales des parabènes ou du Bisphénol A... J’ai alors commencé à m’intéresser à cela afin de comprendre les répercussions que cela peut avoir sur l’organisme. Étant maman, cela m’a d’autant plus interpellée. De ce fait, lorsque j’ai ouvert mon institut, j’ai souhaité choisir des produits qui respectent la peau de mes clientes.
La création d'instant bien-être
Mon institut est composé de cinq cabines de soin, deux postes pour les ongles et un espace d’aquabiking et de balnéo. Je travaille avec deux esthéticiennes salariées.
Ma spécialité en soins visage et corps
Je travaille avec la marque Phyt’s pour les soins visage, Manucurist pour les ongles, et Bio Sculpture Gel pour le semi-permanent. Les produits ne sont pas bio mais végan, non testés sur les animaux, labellisé Secure et dépourvus des dix ingrédients les plus nocifs qui entrent dans la composition des vernis de façon générale. J’ai fait le choix de ne pas proposer de gel acrylique pour les ongles car aucune marque aujourd’hui ne propose de produits bio et «sains» pour ce type de produits. En soins visage, je propose des diagnostics de peau avec le «Cosmo Diag» de Bloomea, qui me permettent d’offrir des soins sur-mesure et de faire de la vente après la cabine assez facilement.
L’évolution de la demande et du bio
Au départ, lorsque je me suis installée, je savais que mon concept bio allait fonctionner, puisqu’à l’époque je n’avais pas de concurrence dans le bio dans ma zone de chalandise. La clientèle est venue à moi assez naturellement car curieuse de découvrir le bio et mes prestations. Aujourd’hui, la clientèle est toujours très attirée par le bio, d’autant plus qu’elle s’inquiète de plus en plus pour sa santé. Elle est de plus en plus attentive à la composition des produits cosmétiques. Le bio se démocratise et n’est plus un simple phénomène de mode comme il y a quelques années. C’est un secteur qui s’est imposé, qui est prometteur. J’ai régulièrement de nouvelles clientes car je communique beaucoup via les réseaux sociaux, notamment sur mon concept bio, mes valeurs et mes engagements.
Faire évoluer son concept
Afin de continuer à séduire ma clientèle, j’essaye de proposer des soins de plus en plus de holistiques. Je propose des soins avec de la lithothérapie, je me suis formée pour devenir facialiste avec Mademoiselle Zen à Angers. Je vais de plus en plus vers des soins très manuels et techniques avec de la valeur ajoutée grâce à des conseils personnalisés. Je me positionne en experte de soins visage manuels et techniques. J’ai récemment suivi une formation sur la nutrition-cosmétique et les compléments alimentaires naturels, afin de proposer une prise en charge complète à ma clientèle. Lorsque l’on a un concept depuis plusieurs années, je pense qu’il est important de savoir le faire évoluer, toujours.
Avoir une proposition bio aboutie
J’ai par ailleurs pour objectif d’obtenir un label écoresponsable, le Label Avenir Vert, pour aller au bout de mon concept. Pour ce faire, je vais suivre une formation écoresponsable et zéro déchet. Je pense qu’il est important d’aller au bout de son concept. Un tel label est un gage de qualité, de sérieux et d’engagement vis à vis de ma clientèle. Je fais en sorte de diminuer mes déchets. Dans ce cadre, mon institut est depuis peu un centre de collecte de vernis à ongles. Je suis en partenariat avec une association nationale, Récup’Réduc’. Cela permet de récupérer les flacons de vernis à ongles, qui sont des produits inflammables et polluants. Ensuite, les vernis sont recyclés en bijoux, offerts à des femmes atteintes de graves maladies. En cabine, j’utilise des oshiboris, cotons lavables, etc., pour limiter les consommables.