Cosmétiques bio, oui mais encore ? .(1)
Après deux ans de crise sanitaire inédite, de nouveaux paradigmes se sont dessinés pour la cosmétique naturelle et bio. Les besoins des consommateurs ont évolué et leurs exigences se sont affûtées. Acheter seulement des formules naturelles avec un pourcentage plus ou moins élevé ne suffit plus pour susciter l’acte d’achat. Les consommateurs sont en quête d’exigence, de responsabilité et d’expertise. Ils veulent certes de la naturalité, mais pas que… Ils recherchent aussi du sens, du bien-être, de la transparence, de l’ultra sensorialité et une cosmétique avec un supplément d’âme qui non seulement prend soin de sa peau mais lui fait aussi du bien !
La tendance «low tech» s'empare de la cosmétique bio
Les «low tech» se définissent comme des technologies, services et savoir-faire, à la fois utiles, durables et accessibles à tous. La prise de conscience du coût énergétique et social de la fabrication des biens de consommation qui nous entourent se traduit aussi par une démultiplication d’initiatives plus respectueuses du vivant, et la cosmétique n’est pas épargnée par cette démarche. Cette dernière se traduit notamment par les adeptes du «fait maison» qui sont de plus en plus nombreux.
Prendre le contrôle de sa peau
Plus d’un tiers des consommateurs dans le monde affirment utiliser des produits de beauté «faits-maison» au moins une fois par mois, ce qui reflète non seulement un désir de personnalisation, mais aussi le besoin de reprendre le contrôle sur ce que l’on met sur sa peau. Cette tendance «low tech cosmétique» s’accompagne de la volonté de simplification des formules. En effet, 21 % des consommateurs recherchent désormais des soins contenant le moins d’ingrédients possible et plus de 50 % estiment qu’une «étiquette simple» doit être composée de 10 ingrédients ou moins.
Et en institut ?
En institut, n’hésitez pas à choisir vos gammes de soins en fonction de ces nouvelles attentes consommateur et à jouer la carte de la transparence vis-à-vis des formules des soins utilisés en cabine. Vous pouvez utiliser des soins à personnaliser comme la marque Les Assembleuses qui propose pour l’institut, en version revente mais aussi cabines, des soins bio et vegan que l’on personnalise avec un actif qui répondra aux besoins de vos clientes et un parfum selon l’humeur du jour.
JAMAIS LES PLANTES FRANÇAISES N’ONT AUTANT EU LA CÔTE !
Les cultures agricoles françaises, nouvel eldorado de la cosmétique bio
L’heure est aux formules cosmétiques sourcées en France. Le consommateur prend aujourd’hui de plus en plus conscience qu’acheter des cosmétiques naturels et/ou bio «made in France» ne suffit pas car grand nombre d’entre eux utilisent des ingrédients naturels importés, qui ont parcouru des milliers de kilomètres, ce qui est par exemple le cas du karité. Car rappelons-le, un soin «made in France» ne veut pas dire un soin formulé avec des ingrédients issus de l’agriculture française. Et c’est bien là toute la nuance !
Vive la diversité française !
La pandémie que nous traversons depuis deux ans nous a fait redécouvrir la France et la richesse et la diversité de notre patrimoine agricole français. Cela a sûrement contribué à renforcer l’envie du consommateur de mettre sur sa peau des formules contenant des ingrédients sourcés en France. Jamais les plantes françaises n’ont autant eu la côte : aujourd’hui le lin, la bourrache, la pensée sauvage, ont volé la vedette à des plantes plus exotiques.
Le consommateur devient acteur
Acheter des soins botaniques issus de plantes cultivées et transformées en France est donc l’une des tendances durables de la cosmétique bio. Les ingrédients qui les composent proviennent du patrimoine agricole français et bénéficient donc d’un impact environnemental plus faible que des produits importés. Le consommateur devient pleinement consom’acteur et participe ainsi à la conservation de la biodiversité française, en relançant des cultures de plantes françaises parfois tombées dans l’oubli. Travailler en direct avec des agriculteurs français responsables est une tendance forte du marché permettant de développer des relations durables avec ces agriculteurs, une plus grande transparence sur la traçabilité des ingrédients, et la volonté de mettre le terroir et l’humain au cœur de leur concept.
La valorisation d'une région ou d'un terroir français : l'un des nouveaux paradigmes forts de la cosmétique bio
Le consommateur ne veut pas juste acheter des soins bien formulés, il veut aussi du sens, de la cohérence, de l’engagement pour une région française qu’il apprend ainsi à découvrir sous un nouveau jour, qu’on lui raconte une belle histoire, qu’on lui parle de valeurs, d’humain, de savoir-faire, de valorisation d’un terroir, d’une région, d’espèces endémiques oubliées…
L’exemple de Guérande Cosmetics
La marque valorise au travers de soins certifiés bio les actifs des marais salants de Guérande, jusqu’alors non exploités :
- les Eaux-Mères, les eaux «vivantes» et résiduelles des salines, riches en ions actifs, non reproductibles en laboratoire, qui contiennent plus de 70 sels minéraux et oligo-élements, participant ainsi à la vitalité cellulaire,
- la salicorne verte ou rouge (selon le degré de maturité) et le limu (macroalgue enteromorpha) qui poussent dans les bassins et qui étaient jusqu’alors considérés, à tort, comme des mauvaises herbes dont il fallait se débarrasser.
Cet ancrage local, de plus en plus tendance en cosmétique bio peut vous permettre en institut de mettre une marque en avant plutôt qu’une autre en fonction de l’endroit où se trouve votre institut. Proposer de la cosmétique locale est une belle une valeur ajoutée pour vous différencier de la concurrence.
Les nouveaux primeurs de la cosmétique bio
Tout droit inspirée de la cosmétique maison, la tendance des cosmétiques frais est une tendance bio sur laquelle il faudra désormais compter. En effet, de plus en plus de consommateurs souhaitent appliquer sur leur peau des cosmétiques vivants qui ont été confectionnés il y a peu de temps. C’est d’ailleurs là l’un des fondements de la cosmétique maison. Rappelons que la durée de vie d’un cosmétique peut être supérieure à trente mois. Cela signifie que l’on peut appliquer une crème qui a été fabriquée il y a plus de deux ans et demi. Cela ne pose bien évidemment aucun souci pour la formule puisqu’elle est stabilisée. Dans la même veine que l’on sait que manger des fruits et légumes frais est plus sain pour notre santé, certaines marques sont désireuses d’appliquer le même concept pour la peau. Certes, le frais exige une importante gestion logistique mais la demande étant grandissante, plusieurs marques se sont lancées sur le créneau. Ainsi, le courant d’une cosmétique à la demande, formulée en flux tendu, se développe de plus en plus.
La marque danoise Nuori, distribuée chez «Oh my Cream» a pris le parti de fabriquer en petites quantités toutes les dix semaines ; les soins naturels étant ensuite directement expédiés, afin de garantir une formule ultra fraîche et au maximum de son efficacité. Chez Oden, les huiles végétales françaises sont pressées à la demande pour garantir leur fraîcheur et une haute concentration d’actifs.
LA COSMÉTIQUE À LA DEMANDE FORMULÉE EN FLUX TENDU SE DÉVELOPPE DE PLUS EN PLUS
La nouvelle galénique zéro déchet : les cosmétiques poudre
En parallèle des cosmétiques solides qui ne cessent de faire des émules, une autre tendance écolo se développe : les cosmétiques poudre qui présentent le grand avantage d’être anhydres (sans eau) et d’être plus concentrés, pour une empreinte carbone allégée. Car le moins que l’on puisse dire c’est que l’eau pèse lourd dans le poids d’un cosmétique et particulièrement des émulsions, des sérums aqueux et des produits lavants.
La composition des formules en poudre
Dans les formules cosmétiques poudre, on trouve des poudres de plantes sublimantes, traitantes ou saponaires (ayant la capacité de laver), des extraits de fruits, mais aussi des poudres d’origine minérale, telles que les argiles, le bicarbonate ou de manière plus surprenante la poudre de coquilles d’huître. L’une des marques passées maître en la matière est la marque française Feï. «Chaque jour, on utilise jusqu’à dix produits sur le corps entre le gel douche, le shampoing, la crème de jour et de nuit, le démaquillant, le sérum et désormais le gel hydro-alcoolique. En plus de perturber le microbiote cutané, l’industrie cosmétique accélère progressivement la destruction des ressources. La réalité s’impose : d’ici 2050, l’eau sera une denrée rare. La cosmétique poudre propose d’inverser la tendance. De produire et d’acheter en conscience» souligne Fairouz Ammour, fondatrice de la marque.
Un soin cabine 100 % écolo
Les soins poudre sont des soins très intéressants pour le monde de l’institut puisqu’ils vont permettre de réaliser des soins cabine 100 % écolo que vous pourrez non seulement réhydrater mais aussi personnaliser en fonction des besoins et envies de vos clientes. La marque Beauté Simple propose d’ailleurs pour les instituts un peeling enzymatique «Poudre Éclat», certifié Slow Cosmétique et formulé avec du sorbitol, de la poudre de riz, de l’ananas, de la papaye et une enzyme purifiée à partir du Bacillus Subtilis.