Produits cosmétiques : utiles ou futiles ?
Secteur phare de l’économie française, la beauté n’est pas seulement une industrie du paraître, mais du bien-être. Les professions de la beauté sont bien loin d’être futiles, elles sont utiles. Comment s’engager dans ce service du prendre soin ? Comment mettre en place une beauté holistique ? Comment faire cela tout en préservant l’environnement ? Cette conférence avait pour but de déconstruire l’image de superficialité dont peut pâtir à tort le secteur de la beauté.
Le secteur de la beauté en France aujourd'hui
La France est le leader mondial du secteur de la beauté. En 2018, ce secteur a généré 24 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Les produits de beauté se sont avérés être utiles au plus fort de la crise sanitaire liée au Covid. Les entreprises ont su fournir les Français en produits d’hygiène, notamment en gel hydroalcoolique. Malgré l’impact négatif que le secteur a subi en raison de la crise sanitaire, le secteur a su rebondir en 2021 avec le retour des consommateurs en boutique, le retour de l’envie de prendre soin de soi et le retour à l’export. Tous, hommes et femmes, ont envie de la beauté française qui rayonne à travers le monde.
Les grands enjeux du secteur des cosmétiques
Prendre soin de soi
L’essentialité des produits cosmétiques possède trois composantes. La première est de prendre soin de soi en se connectant au bien-être et en se reconnectant à soi.
Prendre soin de soi
L’essentialité des produits cosmétiques possède trois composantes. La première est de prendre soin de soi en se connectant au bien-être et en se reconnectant à soi.
Les tendances de consommation
Un souhait de soutenabilité
Aujourd’hui, les Français repensent complètement leur mode de consommation. En premier lieu, cela est motivé par le souhait d’une soutenabilité environnementale. La conscience écologique des Français est de plus en plus importante et articulée à la question de la santé. Par ailleurs, les Français ont pour souhait une soutenabilité sociale. Enfin, il y a une rehiérarchisation des priorités. Cela a été observé au travers de plusieurs études, ce n’est pas parce que l’on consomme plus que nous sommes plus heureux et vice versa.
Un mode de consommation antagoniste
Encore une fois, l’inflation a aussi un impact important sur les comportements d’achat. Cela creuse les clivages. Les populations plutôt favorisées, bien que cela ne soit pas logique sur le plan économique, continuent d’épargner. Elles ont les moyens mais veulent consommer moins. Et puis, il y a les populations qui, au contraire, voudraient consommer mais qui ne le peuvent plus.
Un nouveau modèle de consommation
Consommer mieux
Le modèle de consommation que l’on a connu n’est plus viable. Notre modèle de développement est remis en question. Ce dernier a été vertueux pendant de nombreuses années. Cela nous a fait sortir de la pénurie et nous a fait accéder au confort. Aujourd’hui, le «produire plus et consommer plus» doit être changé. Plus de 8 Français sur 10 l’affirment et 40 % le souhaitent de façon radicale. Il s’agit de consommer autre chose et différemment. Une consommation qui ne prend plus de risque pour l’intégrité physique est souhaitée.
En résumé, une consommation responsable vis-à-vis de l’environnement, des autres et utile, est l’avenir du mode de consommation des Français. Donner du sens à ce que l’on consomme est devenu essentiel. En cosmétique, on entend beaucoup parler de la clean beauty, des cosmétiques bio, des cosmétiques solides, etc. La cosmétique a toujours existé à travers le temps, elle a évolué au travers des cultures et des civilisations. Aujourd’hui, elle prend une forme presque «industrielle». L’utilité de la cosmétique se réinvente. La grande question que l’on doit se poser est la suivante : comment contribuer au développement de l’individu ?
Les cosmétiques sont politiques
Par exemple, sur Tik Tok, un des réseaux sociaux préférés des jeunes, le #selfcare, représente 25 milliards de vues. Le tennis, c’est 8 milliards en plein Rolland Garos ! Les jeunes challengent l’industrie. Le maquillage a longtemps été utilisé par les femmes sous le regard des hommes. Les jeunes challengent beaucoup ces normes sociales autour des questions du genre. Ils se réapproprient la cosmétique pour exprimer qui ils sont. L’importance de l’inclusion est aussi mise en exergue. Aux États-Unis, le mouvement «natural hair», «cheveux naturels», a accompagné le mouvement Black Lives Matter.
La beauté est presque devenue politique, ce qui nous montre l’utilité des cosmétiques.
La tendance au Do It Yourself
15 % des Français fabriquent occasionnellement euxmêmes des produits cosmétiques. Leur principale motivation est que cela leur permet de savoir ce que contiennent leurs produits. Cela répond également à leur besoin de personnalisation.
La beauté est thérapeutique
Des oeuvres d’art sont exposées dans les hôpitaux, on demande aux malades de choisir dans une artothèque des oeuvres qu’ils aiment particulièrement car nous savons que la contemplation de ces oeuvres va être bénéfique pour leur convalescence. Il y a une notion d’universalité de la beauté, cela signifie que l’on peut tous être touchés par la même chose bien que tous les goûts soient dans la nature. Lorsque l’on est touché par la beauté, cela nous fait sécréter des hormones, de la sérotonine, hormone du plaisir, qui nous aide à aller mieux sur le plan psychologique et physique. Quelque chose qui nous aide à aller mieux et qui peut être une émotion partagée contribue au mieux vivre ensemble. La beauté est utile car elle permet de nous sentir mieux lorsque nous faisons face à des situations difficiles comme lors des confinements dus au Covid ou bien la guerre en Ukraine aujourd’hui.
L'utilité des cosmétiques, au-delà des soins
Le poids des apparences, être bien coiffé, bien maquillé, génère des qualités perçues, donne de l’estime de soi. C’est la clé d’accès à l’emploi, au-delà des questions de séduction. Comme évoqué plus haut, l’industrie cosmétique est utile car elle génère de l’emploi, près de 250 000 rien qu’à l’échelle de la France. Aujourd’hui, les jeunes générations ont soif d’entrepreneuriat. Beaucoup de nouvelles marques voient le jour, les indies. Le secteur de la cosmétique endosse bien un rôle non négligeable, essentiel à mettre en valeur au quotidien dans les professions d’esthétique.